Tourisme : une rémission prometteuse au Maroc
Les opérateurs touristiques ont de quoi se réjouir. Les derniers chiffres de l’Organisation mondiale du tourisme montrent que la reprise dans la région MENA est bel et bien entamée, avec des performances remarquables qui dépassent celles de la période pré-pandémie.
Les efforts déployés pour promouvoir la destination Maroc semblent payer. Depuis la fin de l’épisode douloureux de la crise sanitaire, qui a cloué au sol toute l’industrie touristique, le Maroc affiche un taux de rémission prometteur. Preuve en est les statistiques qui corroborent ce constat. Les derniers en date, ceux de l’Organisation mondiale du Tourisme (OMT), révèlent que l’activité demeure croissante dans les pays d’Afrique du Nord avec une augmentation importante aussi bien en termes de nombre de visites que de dépenses des touristes, notamment au Maroc. Selon la même source, le Moyen-Orient a enregistré la plus forte performance (+15%), se positionnant ainsi comme la première région du monde à retrouver des chiffres d’avant la pandémie sur un trimestre entier.
Retour à la normale
Au Maroc, les recettes touristiques ont augmenté de 52% au cours du premier trimestre de l’année par rapport aux niveaux antérieurs à la pandémie (2019). Dans le détail, ce sont quatre millions de touristes qui sont arrivés dans le pays au cours des 4 premiers mois de cette année, soit une hausse de 19% par rapport à 2019. Les conclusions du rapport de l’OMT correspondent aux données dévoilées par le ministère du Tourisme, qui indique que le pays a connu un afflux en hausse de 13% par rapport à la période pré-covid. Mais cette évolution n’est pas le fruit du hasard. Il faut dire que toute une stratégie a été mise en place pour attirer les visiteurs du monde entier à travers le lancement de campagnes internationales, telles que «Maroc, terre de lumière» qui a engendré un fort impact. Pour rappel, à la fin du mois de mars 2023, les recettes touristiques ont atteint 25 milliards de dirhams, soit 52 % de plus qu’en 2019.
Toutefois, grâce à un budget d’urgence de 2 MMDH, le Maroc a réussi, pour la première fois, à atteindre 93 MMDH de recettes touristiques en 2022, soit 16% de plus qu’en 2019. Quant au nombre de nuits passées dans les hôtels, il a atteint 19 MDH, soit une augmentation de 192% par rapport à 2021. Il est également à noter que le tourisme domestique représente 42% des nuitées, contre 31% dans la période précédant la pandémie. Et le meilleur reste à venir. L’enquête du panel d’experts de l’OMT indique que près de 70% des experts s’attendent à de meilleures performances pour la période allant de mai à août 2023.
Sur la bonne voie
Le secteur du tourisme au Maroc revêt une importance stratégique, car il constitue une source majeure de devises et fournit environ 565.000 emplois. Ces dernières années, le gouvernement s’est efforcé de stimuler le secteur touristique marocain en développant davantage d’infrastructures et en élargissant l’offre touristique.
De ce fait, la Commission d’investissement a récemment approuvé 21 projets pour un budget de 7,6 milliards de dollars, avec l’intention de générer environ 5.800 emplois directs et de créer près de 15.000 emplois indirects supplémentaires. Les projets sont largement concentrés dans le secteur industriel, avec une valeur de 5,3 milliards de dollars, soit près de 70% du total des investissements, bien que le tourisme et les soins de santé représentent 8 % de ces investissements.
Pour stimuler davantage de recettes, le Maroc s’est doté d’une nouvelle feuille de route (2023-2026) pour une enveloppe budgétaire de 6,1 MMDH, avec pour objectif d’attirer 17,5 millions de touristes et de repositionner le tourisme en tant qu’un des principaux secteurs de l’économie.
À noter que ce plan vise également à générer 120 MMDH de recettes en devises et à créer 200.000 nouveaux emplois directs et indirects. In fine, tout porte à croire que le Maroc est sur la bonne voie pour atteindre son objectif de devenir l’une des 10 premières destinations mondiales à l’horizon 2026.
Maryem Ouazzani / Les Inspirations ÉCO