L’autre réalité des professions libérales
Les professions libérales n’en ont pas fini de «payer» pour les années fastes où elles n’étaient pas en première ligne des radars du Fisc.
Après la grogne ayant suivi le raffermissement du contrôle de leurs finances, aujourd’hui, la pilule de la retenue à la source promet de leur rester en travers de la gorge pour un bon moment. Le corpus du projet de loi de Finances 2023 instaure la Retenue à la source (RAS) pour cette catégorie de professionnels, et il n’est pas encore «sorti» du Parlement que des voix s’élèvent déjà pour alerter sur ses effets «pervers».
Les fiscalistes la considèrent comme une surtaxation injustifiée, voire une double imposition, qui n’aura comme effet, au final, que de freiner l’élan d’opérateurs déjà malmenés par la conjoncture.
Pour le Fisc, la manne de la retenue à la source est porteuse car instaurant une régularité des ponctions et, donc, des recettes ainsi qu’un élargissement de l’assiette. D’accord ! Néanmoins, l’activité de ces opérateurs est-elle au moins régulière ? Et même en la basant sur le chiffre d’affaires, a-t-on pris en compte le fait que la plupart d’entre eux sont surendettés ? Car si le statut de profession libérale donne l’illusion de l’aisance financière, la réalité est souvent tout autre. Dans «l’arrière-boutique», la crise est profonde.
Meriem Allam / Les Inspirations ÉCO