Maroc

Fès-Meknès : les artisans appellent à la création d’un fonds de soutien

À l’issue de la deuxième édition du Salon national des métaux, qui s’est clôturé cette semaine à Fès, les artisans de la Région Fès-Meknès ont tracé les priorités susceptibles d’améliorer leurs conditions de travail, d’augmenter leurs revenus et de sortir leur secteur de la crise. La plupart des représentations professionnelles de l’artisanat sollicitent le ministère de tutelle pour débloquer des crédits sans intérêt ou des aides directes aux artisans et aux coopératives afin de protéger le patrimoine culturel national et permettre aux artisans de reprendre leurs activités et de faire face aux répercussions de la pandémie de Covid-19.

Raretés des matières premières, difficulté d’accès au financement et au programme «Forsa», ce sont là les problèmes qui empêchent le secteur de l’artisanat de sortir de la crise et de déclencher sa relance. À l’issue de la deuxième édition du Salon national des métaux, qui s’est clôturé cette semaine à Fès, les artisans de la Région Fès-Meknès ont tracé les priorités susceptibles d’améliorer leurs conditions de travail et d’augmentation de leurs revenus.

Les participants aux ateliers et sessions de formation, organisées dans le cadre de cette édition, ont recommandé, entre autres, la création d’un fonds de soutien aux coopératives et aux petites unités artisanales. En effet, malgré la levée des restrictions sanitaires, plusieurs artisans n’ont pas pu démarrer leurs activités. D’autant plus, qu’avec la crise économique internationale, les consommateurs ont d’autres préoccupations et les produits d’artisanat sont considérés comme facultatifs, surtout ceux de la décoration ou de l’ornement.

Dans ce cadre, la plupart des représentations professionnelles de l’artisanat sollicitent le ministère de tutelle pour débloquer des crédits sans intérêt ou des aides directes aux artisans et aux coopératives afin de protéger le patrimoine culturel national et permettre aux artisans de reprendre leurs activités et de faire face aux répercussions de la pandémie de Covid-19.

Les priorités du secteur du cuivre
Les artisans de la filière du cuivre ont mis en avant la nécessité de l’intervention immédiate des autorités concernées pour stopper les augmentations successives des prix des matières premières (cuivre, fer) dans le secteur des métaux avec la possibilité d’étudier l’importation de cuivre du marché africain.

Ils ont également sollicité le gouvernement afin qu’il suspende les droits de douane sur les opérations d’importation du cuivre pour les artisans traditionnels et pour mettre en place des mécanismes d’accompagnement des artisans en matière d’acquisition de matières premières dans le secteur minier, et ce, à travers la prise en charge par l’État des subventions arbitraires accordées à tous les achats de matières premières autorisées par les acteurs, à l’instar de ce qui est applicable dans le secteur agricole.

Les professionnels de l’artisanat ont également lancé un appel aux institutions bancaires pour faciliter l’accès des artisans aux services bancaires et bénéficier d’opportunités d’insertion professionnelle et économique, conformément au discours royal adressé au Parlement en 2019. Parmi les priorités des artisans, on trouve également la nécessité d’accélérer la résolution des problèmes financiers, fiscaux et administratifs des artisans traditionnels porteurs de projets, notamment, dans le cadre du statut d’autoentrepreneur.

Il faut également repenser le mode d’inscription au programme «Forsa» et impliquer les chambres d’artisanat et les associations afin d’aborder la politique de proximité et d’assurer le bénéfice de la filière du cuivre.

Une académie régionale de formation continue
Les professionnels du secteur ont également plaidé pour la création d’académies régionales de formation continue des artisans. Lesquelles proposent un programme de formation qualifiante spécialisé, basé sur l’apprentissage et la transmission du savoir-faire des maîtres artisans.

L’académie devra être conçue selon une approche sociale et économique qui intègre les différentes composantes de l’écosystème de l’artisanat et implique les entités publiques et privées locales concernées, le tissu associatif et les artisans. L’enjeu est de créer les conditions favorables pour l’insertion des jeunes, en renforçant les capacités des acteurs du secteur de l’artisanat.

Lors de la cérémonie de clôture du Salon, le président de la Chambre d’artisanat, Abdelmalek El Bouteyine, a souligné le franc succès qu’a connu cette deuxième édition du salon, qui a contribué, durant 10 jours, à créer une dynamique commerciale au niveau de Fès, ajoutant qu’il a contribué à la promotion et à la valorisation des produits de la dinanderie, à mettre la lumière sur les créations des artisans et à offrir une tribune d’échange d’expériences entre les artisans et les professionnels des différentes régions du Royaume.

Suite à l’augmentation sensible de la demande internationale en 2021, la filière des métaux représente actuellement 11% des exportations de la région dans l’artisanat. Les produits de cette filière constituent 14% du chiffre d’affaires national et 13% du chiffre d’affaires de la région. À noter que cette dernière abrite 9,3% de la main-d’œuvre employée par la filière au niveau national et représente 11% de la main-d’œuvre générée par le secteur de l’artisanat dans la région.

Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO



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