Fès-Meknès : un nouveau modèle universitaire pour la région (VIDEO)
Après 120 réunions de concertations ayant impliqué l’ensemble des acteurs institutionnels, privés et associatifs de la Région Fès-Meknès, le pôle universitaire trace ses priorités pour le développement de l’enseignement supérieur, la recherche scientifique et l’innovation. Les recommandations, issues de ces Assises, seront consolidées dans un rapport de synthèse général qui sera discuté lors des Assises nationales dédiées au lancement du Pacte ESRI 2030.
La ville de Fès a abrité, vendredi dernier, la sixième étape des assises régionales du Plan d’accélération de la transformation de l’écosystème d’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation (PACTE ESRI 2030). Un évènement qui vient couronner les travaux de 120 réunions de concertations ayant impliqué l’ensemble des acteurs institutionnels, privés et associatifs de la région.
En effet, suite aux rencontres menées par le pôle universitaire régional autour de l’apport de l’écosystème de l’ESRI en matière de consolidation de l’inclusion économique de l’Université, ses responsables ont présenté les grands axes des recommandations des acteurs de la région. Ces axes ont porté sur l’adoption d’une formation adaptée aux besoins des acteurs productifs, la préparation d’une immersion en milieu professionnel, la mise en place d’un cadre de recherche scientifique aligné sur les thématiques prioritaires de développement économique, ainsi que la promotion de la recherche doctorale en entreprise et la dynamisation de l’écosystème d’innovation régional.
«Les recommandations issues de ces Assises, ainsi que de celles programmées jusqu’au 14 mai 2022, seront consolidées dans un rapport de synthèse général qui fera l’objet de discussions lors des Assises nationales dédiées au lancement du Pacte ESRI 2030», précise le ministre de l’Enseignement supérieur, Abdellatif Miraoui.
Vers un nouveau modèle universitaire
Lors de cette rencontre, le ministre a expliqué que les choix stratégiques du nouveau processus de développement du Royaume impliquent d’accorder une importance majeure à la valorisation du capital humain à travers la formation des compétences répondant aux besoins des secteurs productifs et l’intégration du Maroc dans la société du savoir.
Ce Plan couvre quatre dimensions structurantes ayant trait à la rénovation pédagogique pleine et entière, à l’édification d’une recherche scientifique au diapason des standards internationaux, à un système de gouvernance alliant transparence et efficience, et à la valorisation du rôle des territoires en tant que socle de l’innovation et échelle appropriée de diffusion du progrès économique, social et environnemental.
L’objectif recherché, à travers le Pacte ESRI, est d’établir un nouveau modèle universitaire, axé sur l’excellence académique, à travers une réforme pédagogique globale et intégrée. Notons qu’il est question aussi de la promotion de la recherche scientifique selon les priorités nationales et les standards internationaux. «L’approche adoptée par le département de tutelle tend à associer les acteurs publics, privés et la société civile au processus de mise en place d’une stratégie nationale pour le développement de l’enseignement supérieur, la recherche scientifique et l’innovation», précise le président de l’Université Sidi Mohammed Ben Abdellah (USMBA) de Fès, Redouane Mrabet.
De son côté, le président de la Région Fès-Meknès, Abdelouahed El Ansari, a mis en avant le partenariat exemplaire liant la région et l’USMBA de Fès, lequel a donné lieu à des dizaines de projets de recherche et de formation. «C’est une coopération qui est appelée à se renforcer et à se dupliquer avec les autres universités de la région, notamment dans le cadre du nouveau Plan de développement régional (PDR) 2022-2027, en cours d’élaboration par le Conseil régional », précise El Ansari.
Il a également appelé toutes les parties concernées à participer à la réalisation du schéma régional d’aménagement du territoire (SRAT), qui constitue un document de référence en matière de développement territorial.
«Les universités doivent prendre en compte les spécificités de la région pour répondre aux besoins locaux en matière de formation, et ce en s’ouvrant sur les opérateurs territoriaux, dans la perspective de réussir le chantier de la régionalisation avancée», conclut El Ansari.
Partenariats avec les acteurs territoriaux
En marge de cette rencontre, les universités ont signé plusieurs partenariats avec les acteurs territoriaux, économiques et sociaux de la région. À cet égard, les cinq établissements supérieurs de la région se sont engagés à conclure un partenariat dans les domaines d’intérêt commun afin de créer un pôle d’excellence en formation, innovation et recherche dans des thématiques concernant la région et le pays.
Les universités signataires sont l’Université Sidi Mohamed Ben Abdellah (USMBA) de Fès, l’Université Moulay Ismail (UMI) de Meknès, l’Université Al Akhwayne d’Ifrane (AUI), l’Université Euro-méditerranéenne de Fès (UEMF) et l’Université Privée de Fès (UPF). Ces établissements ont également signé une convention de partenariat avec le Conseil régional afin de participer à la réalisation de projets et d’activités dans les domaines de la formation, de l’encadrement, de la recherche scientifique et l’innovation dans des secteurs liés au développement économique, social et environnemental.
Le pôle universitaire a aussi signé une convention avec la CGEM, portant sur le développement socioéconomique, et une autre avec le Centre Régional de l’investissement (CRI) Fès-Meknès visant le renforcement du dispositif d’accompagnement des étudiants entrepreneurs et des lauréats des universités signataires. Dans le cadre des conventions particulières, l’USMBA de Fès a signé une convention-cadre avec le rassemblement professionnel des industries du cuir. Cette dernière vise le développement et l’appui du secteur avec des programmes de formation, d’étude, d’innovation et de recherche scientifique.
L’USMBA a également signé une convention avec la fondation marocaine de l’éducation pour l’emploi (EFE-Maroc), visant à pallier au chômage des jeunes en comblant le décalage entre les besoins en savoir-faire et savoir-être du marché du travail et les compétences des jeunes chercheurs d’emploi.
EFE-Maroc propose des formations en présentiel, en ligne et mixtes en modules techniques, commerciaux, comportementaux, linguistiques les plus demandés sur le marché du travail, et insère ses lauréats dans les secteurs en croissance et créateurs d’emplois, dont l’offshoring, l’automobile, l’aéronautique, les technologies de l’information et de la communication, l’agrobusiness, le tourisme, la vente, la banque et l’assurance.
Premier pôle universitaire au Maroc
Les rencontres de consultation sur l’enseignement supérieur et la recherche scientifique, au niveau de la Région Fès-Meknès, ont été marquées par un travail intense et coordonné avec l’implication des cinq universités du pôle universitaire régional. Constitué de l’USMBA de Fès, l’UMI de Meknès, l’UPF, l’AUI et l’UEMF, ce dernier comprend plus de 20% des étudiants au niveau national.
Érigée en premier pôle universitaire au Maroc, la région compte aussi 266 établissements de formation professionnelle et des écoles d’ingénierie spécialisées, telles que l’ENSA, l’École supérieure d’ingénierie automobile et aéronautique (ESI2A) ainsi que l’École d’ingénieurs du groupe INSA à l’Université UEMF, outre la Cité des Métiers et des Compétences (CMC), qui offrira en 2023 plus de 2.900 places pédagogiques hautement qualifiées.
Lors de ces Assises, quatre tables rondes ont été programmées pour favoriser les échanges et la co-construction entre les différentes parties prenantes autour des thématiques de l’inclusion territoriale et du développement intégré, de l’inclusion économique et la compétitivité, de l’inclusion sociale et durable et de l’excellence académique et scientifique.
Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO