Casablanca. Sempiternels maux
Que les élus d’un grand territoire comme Casablanca-Settat placent la feuille de route de relance et du plan de développement urbain en tête de liste de leurs priorités, cela coule de source, eu égard au contexte global dans lequel le conseil de cette région a tenu sa session ordinaire. Néanmoins, il aurait été souhaitable que bon nombre d’autres questions retiennent, au même degré, l’attention de ces élus. Certes, les dossiers de l’assainissement et des infrastructures de base sont cruciaux, mais il ne suffit pas d’y adjoindre la promotion de l’emploi et l’accompagnement des entreprises pour estimer que le plus gros a été fait. Beaucoup s’en faut encore pour que Casablanca-Settat rompe le cercle vicieux des dysfonctionnements qui la pénalisent. Quid, par exemple, du volet de la sécurité ? Et que prévoit-on pour en finir avec les sempiternels maux de l’habitat menaçant ruine et des bidonvilles ?
Par ailleurs, comment nos dirigeants locaux comptent-ils rattraper le vide causé par l’état comateux dans lequel la crise sanitaire a plongé le volet culturel ? Comment, en outre, comptent-ils colmater les insuffisances financières qui plombent le budget régional ? Quelle recette miracle va-t-on déployer pour amortir les inégalités spatiales et sociales, creusées encore par les répercussions de la pandémie ? À elle seule, Casablanca est un titanesque chantier. Couplée à Settat et environs, elle forme un territoire où les défis dépassent de loin nombre d’autres régions. C’est qu’ici, il y a un passif : une démographie galopante, une urbanisation brouillonne, une sécurité approximative, une gestion au gré des contraintes et de la conjoncture… et surtout, des instructions royales fermement tracées, il y a de cela plusieurs années, mais dont plusieurs tares n’ont pas encore été solutionnées de manière définitive. Lancer de grands chantiers, avec de grandes ambitions et de grands intitulés, c’est bien. Agir dans la durée et l’efficacité, c’est mieux !
Meriem Allam / Les Inspirations Éco