L’Intérieur et les régions
La communication est le nerf de la guerre, surtout en temps de crise. Ainsi, on ne peut reprocher au ministère de l’Intérieur une déficience de communication, surtout durant les deux dernières semaines, concernant l’affaire d’Al Hoceïma. Nous évoquons ici la forme, en laissant de côté le fond, qui relève d’un autre débat. Quand nous écrivions, la semaine passée, que si les régions jouissaient totalement de leurs prérogatives, elles pourraient avoir une plus grande marge de manœuvre, et que les walis continuent de disposer des pleins pouvoirs, le département com’ de l’Intérieur a réagi par voie orale et écrite. C’est de bon augure.
Pour l’Intérieur, «le wali n’intervient nullement dans la programmation et l’exécution budgétaire ainsi que les affaires financières des régions». Ce n’est qu’à moitié vrai car, à ce jour, les conseils des régions fonctionnent uniquement sur la base de «la prime» attribuée par le ministère de l’Intérieur.
Les régions sont toujours dépourvues des recettes locales comme les redevances des carrières de sable, des licences de transport et autres, d’où une dépendance totale au ministère de l’Intérieur. Cependant, et comme nous le signalions avant, ce n’est pas la faute de l’Intérieur mais du gouvernement et en particulier du chef de l’Exécutif, qui devrait libérer les décrets d’application des attributions des conseils régionaux.
À défaut, ces conseils sont privés de plusieurs milliards de dirhams qui continuent à leur échapper indûment, les privant de recettes supplémentaires leur permettant de répondre aux attentes des populations, et surtout d’établir leur notoriété et leur crédibilité.