Fès à l’agonie
En principe, la ville de Fès devrait être une des premières destinations touristiques du pays. Elle présente tous les atouts pour cela, dont un tourisme culturel riche d’un patrimoine à la fois matériel et immatériel. Or, le fait est que cette ville semble aujourd’hui à l’abandon. Ce qui était, jadis, une majestueuse cité se trouve aujourd’hui être une ville pâtissant des maux en tous genres, et à différentes échelles.
Le volet industriel illustre parfaitement cet état de fait: la zone industrielle livre la triste image d’une cité fantôme, plusieurs unités ayant mis la clé sous le paillasson au prix de milliers d’emplois sacrifiés. L’autre amère vérité est que la capitale spirituelle figure, hélas, sur le podium des villes les moins sûres.
À ce titre, il n’est nul doute que le taux de chômage qui explose y est bien sûr pour quelque chose. Dommage pour une ville dont la médina, par exemple, n’a rien à envier à celle de Marrakech. Une ville qui compte parmi ses trésors patrimoniaux l’université Qarawiyyine, le mausolée Moulay Driss, la bibliothèque ancestrale… C’est dire que ce dont Fès a besoin, c’est d’un programme de promotion élaboré par des professionnels et d’un important soutien des conseils de la ville et de la région.
Les autorités compétentes doivent aller vers les marchés européens, asiatiques et américains et développer des offres adaptées, au lieu de se lamenter sur ce triste sort, dont la responsabilité est partagée.