Edito. SCI : une réforme décisive

Le compte à rebours est enclenché. En novembre 2025, les Sociétés civiles immobilières (SCI) auront l’obligation de se conformer à la loi 31-18, sous peine de disparaître. Longtemps attendue, cette réforme vise clairement à moderniser le tissu immobilier national.
Sauf qu’à mesure que l’échéance approche, le contraste entre les intentions du législateur et le rythme de mise en conformité étonne. Si le texte est précis, le calendrier connu et les implications majeures, force est de constater qu’une part non négligeable des SCI, en particulier celles créées avant 2019, n’a pas encore entamé les démarches de régularisation. Est-ce par manque d’information, en raison de lourdeurs administratives ou par simple sous-estimation des risques ? Quoiqu’il en soit, si la situation n’évolue pas, le secteur pourrait se retrouver face à une série de blocages qui pourraient avoir des effets systémiques. L’enjeu n’est pas uniquement juridique, il est également économique.
Dans un marché qui a enregistré 130.000 transactions en 2024, dont une part importante implique des SCI, toute paralysie administrative pourrait affecter la fluidité des opérations, freiner les investissements et, plus largement, altérer la confiance des acteurs.
Cette réforme des SCI est avant tout une opportunité pour renforcer la transparence, assainir les pratiques et doter le marché immobilier de bases plus solides, en phase avec les exigences d’un écosystème qui se veut de plus en plus attractif à l’international.
Le rôle des professions intermédiaires, notaires, comptables, gestionnaires, sera déterminant pour accompagner cette transition. À moins d’un an de l’échéance, le temps n’est plus à l’observation, mais à l’action. Car en matière de conformité, l’anticipation est le seul vrai levier de stabilité.
Moulay Ahmed Belghiti / Les Inspirations ÉCO