Édito. La lecture, un enjeu économique aussi !
Chaque année, le Salon international du livre de Casablanca capte l’enthousiasme des Marocains pour les livres. Un engouement toutefois fugace car, une fois les stands repliés, la majorité des livres retournent accumuler la poussière sur les étagères.
Dans l’une de ses précédentes études, le Haut-Commissariat au Plan indiquait que les Marocains consacrent en moyenne seulement deux minutes par jour à la lecture, alors qu’ils disposent de près de 6 heures et 40 minutes de temps libre quotidien. Une situation désolante d’un point de vue culturel, qui devient alarmante quand on considère la lecture comme un pilier du développement social et économique. Justement, les bénéfices de la lecture sur la santé mentale sont étayés par de nombreuses recherches en neurosciences. Lire régulièrement stimule la fonction cognitive, améliore la connectivité neuronale et pourrait même retarder l’apparition de démences telles que la maladie d’Alzheimer, sans parler du fait que c’est un antistress efficace. Promouvoir la lecture pourrait donc transformer notre société. Les individus qui lisent régulièrement sont souvent mieux informés, plus empathiques et mieux équipés pour comprendre et respecter les points de vue d’autrui.
D’un point de vue économique, les avantages d’une population lectrice sont substantiels. Une société qui lit est une société qui innove. Les compétences développées par la lecture, comme l’analyse critique, la créativité et la résolution de problèmes, sont essentielles dans toutes les branches économiques. Des efforts sont aujourd’hui déployés pour sensibiliser autour de l’importance de la lecture, mais ils doivent être intensifiés et diversifiés. Et à ce titre, les parents, les médias et les leaders d’opinion doivent également s’engager.
Meryem Allam / Les Inspirations ÉCO