Edito. Inflation… et maintenant ?

Mars 2025 ne laisse plus place au doute : la tendance amorcée en début d’année se confirme. Les statistiques officielles révèlent une hausse de 1,6% des prix à la consommation, en glissement annuel, contre 0,9% seulement un an plus tôt.
Sur l’ensemble du premier trimestre, l’inflation atteint ainsi 2%, contre 1,2% sur la même période en 2024. La reprise inflationniste s’ancre donc bel et bien dans le paysage économique national.
Dans ce contexte, la restauration et l’hôtellerie, le logement, l’eau, l’électricité et les combustibles, ainsi que les produits alimentaires, sont les catégories qui concentrent l’essentiel de la pression sur le pouvoir d’achat.
À contre-courant, le secteur des transports affiche une baisse de 2,4%, atténuant légèrement la pression globale. Géographiquement, l’évolution de l’inflation est loin d’être uniforme, nous rappelant que ce choc différencié mérite des réponses territorialisées. Mais c’est sur le temps long que les chiffres interpellent le plus.
En mars, l’indice des prix s’établit à 119,9, soit une hausse de plus de 20% en huit ans, la plus forte progression sur un laps de temps comparable depuis un quart de siècle.
Dès lors, plusieurs questions méritent d’être posées: le Maroc suit-il une trajectoire singulière ou conforme à celle des économies comparables ? Ce n’est pas tant de la nature des chocs qu’il est question, mais de l’ampleur de la hausse constatée. Quels leviers faut-il donc activer à présent ? Quels arbitrages s’offrent à nous ? Sommes-nous proches d’un point d’inflexion ? Les prix de l’énergie, la météo agricole et la conjoncture internationale donneront le tempo de la prochaine étape. Mais en attendant, vigilance et proactivité s’imposent, car le tâtonnement n’est plus possible.
Meriem Allam / Les Inspirations ÉCO