Edito. Former, oui, retenir, c’est mieux

Chaque année, nos écoles forment près de 11.000 ingénieurs. Derrière ce chiffre, il y a des visages, des parcours, des efforts. Et un défi national. Car dans un monde qui avance à la vitesse de l’intelligence artificielle, former n’est plus suffisant. Il faut aussi créer les conditions pour que ces compétences restent, s’épanouissent, et contribuent, ici, au Maroc.

Le besoin est là. Les écoles et facultés s’adaptent. L’intelligence artificielle, la cybersécurité, la data science ou encore le cloud computing sont désormais au cœur des programmes. L’anglais est devenu indispensable. Les modules changent, les contenus se mettent à jour et les ambitions aussi. L’offre académique évolue vite. Parfois même plus vite que ceux qui doivent la transmettre.

Certaines écoles repensent leurs filières de fond en comble pour coller aux attentes du marché. D’autres, plus anciennes, introduisent l’IA et l’anglais comme des fondamentaux du parcours. La transition est en cours, mais elle reste inégale. L’autre chiffre qui mérite l’attention. 42% des diplômés en ingénierie et en technique sont des femmes. C’est plus que dans bien des pays développés.

Une dynamique encourageante, qui montre que la diversité peut être une force dès lors qu’on lui laisse de la place. Subsiste cependant la question de la valorisation. Une fois diplômés, nos jeunes ingénieurs doivent faire face à un marché du travail où les opportunités ne sont pas toujours à la hauteur de leur formation.

Certains choisissent de partir. D’autres restent, mais avec le sentiment que leur potentiel n’est pas pleinement utilisé. Le vrai enjeu est là. Il faut que le pays soit capable de transformer la formation en projet de société, de créer un environnement qui donne envie à ces jeunes de construire, d’innover et de réussir chez eux.

Moulay Ahmed Belghiti / Les Inspirations ÉCO