Coupe du Monde 2030 : les patronats s’engagent

À cinq ans de la Coupe du monde 2030, le Maroc, l’Espagne et le Portugal donnent une nouvelle dimension à leur coopération économique. La création d’un comité conjoint entre les principales organisations patronales des trois pays marque le lancement d’une stratégie ambitieuse qui a pour finalité de transformer le Mondial en levier de développement durable et d’intégration régionale.
À l’approche de la Coupe du monde 2030, que le Maroc co-organisera avec l’Espagne et le Portugal, une nouvelle dynamique souffle sur les relations économiques entre les trois pays. Ce mardi, les patronats des trois pays ont annoncé la création d’un comité conjoint destiné à tracer une feuille de route commune pour le secteur privé.
Réunis à Casablanca, le président de la CGEM, Chakib Alj, avec ses homologues espagnol, Antonio Garamendi (président de la CEOE), et portugais, Armindo Monteiro (président de la CIP), ont officialisé cette nouvelle structure. Ce comité aura pour mission de renforcer les liens entre les entrepreneurs des trois nations, d’encourager le partage d’expertise et de veiller à ce que la Coupe du monde laisse une empreinte durable.
L’idée n’est plus seulement d’organiser une compétition sportive d’envergure, mais de faire de cet événement planétaire un levier de croissance régionale et de coopération économique. Les secteurs identifiés comme prioritaires reflètent cette vision. Le tourisme, l’automobile, la pharmacie, les nouvelles technologies, l’éducation et la durabilité figurent parmi les domaines où les synergies s’annoncent des plus prometteuses.
Un forum tripartite à Rabat
Les trois patronats ont convenu d’organiser, dès le début 2026, un grand forum entrepreneurial tripartite à Rabat. Ce rendez-vous, pensé comme un espace d’échanges et de création d’opportunités, rassemblera chefs d’entreprise, investisseurs et décideurs des trois pays. L’objectif sera d’identifier des projets concrets de coopération et d’investissements croisés.
Lors de la rencontre préparatoire, à laquelle ont notamment participé le vice-président général de la CGEM, Mehdi Tazi, et la vice-présidente chargée de la commission internationale, Ghita Lahlou, les discussions ont porté sur les moyens de dynamiser les investissements mutuels, en particulier pour les très petites, petites et moyennes entreprises. L’idée est d’ouvrir de nouvelles perspectives aux entrepreneurs marocains en Espagne et, inversement, d’attirer davantage d’investisseurs ibériques au Maroc.
Au-delà des relations bilatérales, c’est une vision plus large qui s’esquisse. Les entreprises marocaines pourraient, grâce à leurs partenaires espagnols, accéder plus facilement aux marchés d’Amérique latine, tandis que les sociétés espagnoles et portugaises trouveraient au Maroc une porte d’entrée privilégiée vers le reste du continent africain.
Cette approche triangulaire ambitionne de faire de l’axe Casablanca–Madrid–Lisbonne une véritable passerelle économique entre l’Europe, l’Afrique et l’Amérique latine, un espace d’intégration et d’innovation partagée.
Synergies renforcées
Les présidents de la CGEM et de la CEOE ont insisté sur le rôle crucial du secteur privé pour faire de la Coupe du monde un catalyseur de développement durable.
«Cet événement doit générer croissance, emploi et innovation», ont-ils affirmé, appelant les entrepreneurs à se mobiliser collectivement.
Cette initiative s’inscrit d’ailleurs dans un contexte de rapprochement renforcé entre Rabat et Madrid, marqué par une multiplication des projets conjoints et un dialogue économique plus structuré. En marge de la réunion, Antonio Garamendi a rencontré Karim Zidane, ministre délégué en charge de l’Investissement, ainsi que plusieurs chefs d’entreprise marocains, afin d’explorer de nouvelles opportunités de coopération.
La visite à Casablanca du président du patronat espagnol, accompagné du vice-président de la CEOE, Iñigo Fernández de Mesa, et de la présidente de la Commission des relations internationales, Marta Blanco, illustre la solidité du partenariat économique maroco-espagnol. Elle confirme la complémentarité croissante entre les économies des deux rives du détroit et témoigne d’une volonté partagée d’avancer main dans la main vers une prospérité commune.
Avec la création du comité conjoint CGEM–CEOE–CIP, le secteur privé prend désormais toute sa place dans la préparation du Mondial 2030. À cinq ans du coup d’envoi, cet événement dépasse déjà le cadre sportif. Il s’affirme comme un projet de coopération euro-africaine sans précédent, fondé sur une vision commune de développement inclusif, d’innovation et de durabilité. Plus qu’une compétition, la Coupe du monde 2030 devient le symbole d’un partenariat en pleine maturation, où le sport sert de passerelle vers un avenir partagé entre l’Europe et l’Afrique.
M.O. / Les Inspirations ÉCO