Edito. Entre optimisme et réalisme
La Bourse de Casablanca vit un moment charnière. Porté par une dynamique haussière affirmée, le MASI s’approche de seuils décisifs, et avec lui, l’enthousiasme des investisseurs atteint un pic. Mais si les chiffres racontent une histoire de progression, l’intelligence du marché impose de lire entre les lignes.
Les volumes significatifs qui accompagnent la hausse actuelle sont un signal fort : la confiance est là, la liquidité aussi. Mais l’histoire des marchés financiers, qu’ils soient matures ou émergents, nous enseigne une vérité immuable : ce qui monte finit toujours par marquer une pause, si ce n’est une correction.
La question n’est donc pas de savoir si le MASI dépassera les 17.000 points à court terme puisqu’à la clôture de la séance du lundi, l’indice phare de la place de Casablanca est ressorti à 16.644 points, mais plutôt dans quelles conditions il abordera la suite du cycle. La Bourse marocaine est ancrée dans un écosystème où la santé des entreprises cotées, la politique monétaire et les perspectives économiques dictent le tempo.
Si l’analyse technique des analystes de BMCE Capital global research offre une grille de lecture intéressante, suggérant un potentiel à 18.000, voire 20.000 points, elle repose cependant sur un équilibre fragile. Une correction trop marquée, un essoufflement des volumes ou un changement brutal du sentiment global des investisseurs du marché pourraient tout faire basculer.
Dans cet environnement, l’adoption d’une approche pragmatique est conseillée. Tant que le MASI se maintient au-dessus des 14.600 points, la tendance de fond reste positive. Les semaines à venir seront décisives pour jauger la profondeur du mouvement actuel. Bien engagée, l’ascension du marché devra désormais prouver qu’elle repose sur des fondations solides, et non sur un simple effet d’enthousiasme passager. Restons donc lucides !
Moulay Ahmed Belghiti / Les Inspirations ÉCO
