Diplomatiquement vôtre
Les Marocains se sont bien activés dans les couloirs des Nations Unies. Nasser Bourita, en chef d’orchestre, était au four et au moulin, sans oublier les «chargés» du dossier du Sahara qui étaient à ses côtés. Cela est de bon augure, mais est-ce suffisant? Certainement pas. Car lors d’une Assemblée générale des NU, il n’y pas que les discours protocolaires, les rencontres B to B et le lobbying des couloirs. Il y a aussi une intense activité des organisations non-gouvernementales, les fameuses ONG. Et c’est là où les enjeux d’influence pèsent, parfois jusqu’à faire fléchir les positions de certains gouvernements.
Le Maroc n’a malheureusement pas encore pensé ou voulu investir ce créneau, pourtant important pour la défense de la cause nationale. Il ne s’agit pas d’actions folkloriques, comme on en voit sporadiquement çà et là, mais d’opérations ciblées, certes à l’initiative des ONG, mais «logistiquement» soutenues par l’État car budgétivores.
Les partis politiques, les parlementaires et la société civile peuvent bien s’acquitter de cette mission, en observant les règles d’indépendance. À ce titre, il faut noter l’excellente opération réussie par l’USFP à Copenhague où une participation active au Congrès du Parti socialiste danois a pu recadrer les séparatistes et aligner la position du parti danois sur les résolutions des NU. Une première dans ce pays. Il faut aussi rappeler l’excellent travail accompli par nos ambassadrices à Copenhague et à Stockholm, mais elles ont besoin de l’appui des ONG marocaines pour donner davantage de crédit à leur action. Les parlementaires marocains doivent, pour leur part, investir le Parlement européen en allant notamment à la rencontre des groupes hostiles au Maroc. La nature a horreur du vide; comblons-le!
