Corruption et émergence
Le gouvernement serait, enfin, décidé à créer une Commission de suivi de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption, signée il y a une année. C’est de bon augure, la moralisation de la vie publique n’étant pas un luxe mais un préalable à l’ensemble du processus de développement, et ce dans ses différents compartiments. Néanmoins, cette initiative devrait réunir les conditions de son succès et les outils de sa mise en œuvre.
À cet égard, il faut commencer par actionner une disposition phare de la Constitution, à savoir la reddition des comptes, car ce qui plombe toute action dans ce sens et tire le pays vers le bas, c’est ce regrettable sentiment d’impunité.
Le gouvernement doit communiquer sur sa volonté politique d’y mettre fin, mais, au-delà, doit traduire ce discours en actes. À défaut de cela, oubliez le principe même de cette commission car ce ne serait que perte de temps et d’argent, au moment où le moindre dirham compte. Passé ce cap, la composition de cette commission, nécessairement indépendante, doit réunir des représentants des institutions des droits de l’Homme, de la justice, de la société civile, des médias… Cette pluralité lui garantirait la crédibilité, l’efficacité et la transparence. Trois qualités qui n’entourent pas les actions déjà entreprises, sans parler des stratégies dont les résultats sont quasi-nuls. Il faut absolument franchir ce pas pour pouvoir espérer parvenir à l’émergence un jour.