Chantage politique
À en croire le chef de gouvernement, la régionalisation avancée serait en train de prendre forme. Selon ses dires, il ne reste que sept décrets d’application dans le pipe alors que plus d´une vingtaine ont été adoptés au cours des deux derniers mois.
Autant dire que la machine, grippée depuis un an et demi, est définitivement mise en marche. Peut-on pour autant dire que tout ira pour le mieux dans la gestion de nos régions ? Rien n’est moins sûr, car au-delà des attributions constitutionnelles, la bonne gouvernance est exposée dans les conseils des régions et sacrifiée devant des calculs politiciens parfois aux retombées dévastatrices. Une région aux moyens limités comme Guelmim-Oued Noun, par exemple, est aujourd’hui le théâtre de tiraillements entre le président élu du conseil et son rival et opposant de toujours. Résultat de cette guéguerre politique : des projets cruciaux tardent à voir le jour, si ce n’est qu’ils essuient un niet catégorique.
Cela en plus d’un climat malsain qui empêche tout dialogue constructif et qui offre une piètre image des différents protagonistes, qui en viennent parfois aux mains lors des réunions du conseil ! C’est un mauvais exemple de gestion de la transition vers une régionalisation moderne que l’État doit traiter afin d’éviter les effets de contagion. Un membre du gouvernement du Qatar nous racontait avec beaucoup d’amertume le concert d’obstacles auxquels a fait l’objet son pays pour concrétiser un don de 200 millions de dollars au profit d’un grand barrage dans cette région aride et en manque cruel de ressources hydriques. Un cas comme celui-ci devrait inciter le pouvoir central à intervenir afin que la région ne soit plus l’otage d’un irresponsable chantage politique.