Investissements : Africa50, enfin le décollage?

Dakar, la capitale sénégalaise, accueillera ce mardi la deuxième assemblée générale des actionnaires du fonds Africa50. Cette rencontre est censée déboucher sur une nouvelle orientation stratégique de ce fonds encore en rodage.
Le fonds Africa50 tient aujourd’hui sa deuxième assemblée générale ordinaire à Dakar. Il s’agit de la première réunion de ce genre hors de Casablanca, pour ce fonds créé il y a tout juste trois ans et qui bénéficie du statut CFC. Dans la capitale sénégalaise, il sera donc question d’approuver les états financiers d’Africa50 et de tracer une nouvelle ligne directrice. Le Conseil d’administration présentera notamment les stratégies actualisées d’investissement, de collecte de fonds et d’augmentation de capital. Le président sénégalais, Macky Sall est annoncé à cette assemblée des actionnaires, en présence du président de la BAD et président du Conseil d’administration d’Africa50, Akinwumi Adesina. Les 23 gouvernements actionnaires de l’Afrique50 seront représentés par des ministres des finances, des hauts fonctionnaires et des ambassadeurs. Des membres distingués du milieu des affaires et du gouvernement sénégalais y participeront également.
Retards
Il est à noter que depuis son lancement en septembre 2014, le Fonds Africa50 peine encore à atteindre sa vitesse de croisière. Aussi bien en termes de mobilisation de fonds que de financement de projets, les réalisations sont encore en deçà des attentes. Le fonds n’a pas encore réussi à lever le milliard de dollars promis par son nouveau patron, malgré l’engagement pris dans ce sens en 2016 lors de sa prise de fonctions à Casablanca devant les actionnaires. À ce jour, les derniers chiffres connus ne dépassent pas 830 millions de dollars levés, comme c’était annoncé lors de la première assemblée générale ordinaire de Casablanca. S’agissant des financements de projets, le seul annoncé à ce jour, qui date de décembre 2016, est le projet d’énergie photovoltaïque de 100 MW au Nigeria.
Attentes
À Dakar, de nouveaux actionnaires devraient faire leur entrée dans le tour de table d’Africa50. Le Conseil d’administration va notamment donner son feu vert pour l’adhésion de Djibouti et probablement de nouvelles institutions financières. En 2016, le Burkina Faso et le Kenya, ainsi que la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) Bank Al-Maghrib (Banque centrale du Maroc) avaient officialisé leur participation. La BECEAO et Bank Al-Maghrib avaient contribué à hauteur de 25 millions de dollars. Mais à Dakar cette fois-ci, la principale attente porte sur la nouvelle orientation stratégique qui pourrait être donnée au fonds afin de lui permettre d’être plus efficace.
Africa50 dans le circuit législatif marocain
Au Maroc, le Conseil de gouvernement a approuvé, fin juillet dernier, les deux projets de loi relatifs au fonds Africa50 (www.leseco.ma). Les textes seront soumis au vote du Parlement lors de la session d’automne qui ouvrira début octobre prochain. Le premier projet de loi fixe les statuts d’Africa50 – Financement de projets et d’Africa50 – Développement de projets. Le deuxième concerne l’établissement du siège social d’Africa50 sur le territoire marocain, plus précisément à Casablanca. Il est à noter que le fonds Africa50 bénéficie du statut CFA (Casablanca Finance City). Les textes de loi confirment la configuration actuelle d’Africa50. Il constate notamment que le tour de table des deux composantes du fonds est composé d’une vingtaine de pays africains, outre la Banque africaine de développement (BAD). Les deux fonds revêtiront la forme d’une compagnie financière dotée d’un statut spécial régi par leurs propres règles ainsi que par les principes généraux régissant les organisations financières internationales.