Inflation : un repli en trompe-l’oeil ?

Dans ces derniers indicateurs de conjoncture, le Haut-Commissariat au Plan (HCP) révèle un recul de 0,3% de l’indice des prix à la consommation au cours du mois d’avril. Si les statistiques globales reflètent une amélioration de l’inflation, les prix de certains produits essentiels, comme les légumes, fruits et thé, continuent eux d’impacter les dépenses des ménages.

L’inflation poursuit sa régression. En avril, l’indice des prix à la consommation (IPC) a reculé de 0,3% par rapport au mois précédent, un fléchissement qui résulte de la baisse de 0,6% des prix des produits alimentaires et de 0,2% de ceux des produits non alimentaires. C’est ce que révèle le Haut-Commissariat au Plan (HCP) dans ses derniers indicateurs de conjoncture.

Quant à l’inflation sous-jacente, reflet des évolutions durables hors fluctuation des prix volatils et des tarifs administrés, elle affiche une baisse mensuelle de 0,2% et enregistre une hausse annuelle de 1,2%. Toutefois, on constate que ce recul de l’IPC en avril cache bien des disparités en fonction des produits.

Pour preuve : cette régression concerne principalement les poissons et fruits de mer (-4,5%), les viandes, le lait, fromage et œufs (- 2,6%), les huiles et graisses (-1%), ainsi que le pain et les céréales (-0,3%). Une baisse qui contraste avec une augmentation de 4,9% des prix pour les fruits, 0,6% pour les légumes, et 0,2% pour le café, thé et cacao.

Effet pétrole ?
Pour les produits non alimentaires, la baisse a concerné principalement les prix des carburants avec 3,4%. Autrement dit, si les statistiques globales reflètent une amélioration de l’inflation, les prix de certains produits essentiels, comme les légumes et le thé, continuent eux d’impacter les dépenses des ménages.

«Cette baisse de l’inflation pourrait être le résultat de la baisse des prix du pétrole sur le marché international et celle des prix des produits chinois exportés au Maroc, une stratégie de Pékin pour compenser la baisse des parts de marché en Europe», nous explique l’économiste Omar Kettani.

L’inflation en hausse annuelle de 0,7%
L’on note également que les niveaux d’inflation diffèrent selon les régions. Laâyoune (-1,1%), Béni-Mellal (-1%), et Kénitra (-0,9%) ont connu les plus importantes baisses. S’ensuivent Agadir et Dakhla (-0,8%), Casablanca et Rabat (-0,6%), Meknès (-0,5%), Marrakech, Settat et Safi (0,2%). Tout le contraire de Fès (+0,7%), Tanger (+0,5%), Al Hoceima (+0,2%) et Tétouan (+0,1%) où l’inflation a été la plus prononcée.

D’après le Haut-Commissariat au Plan (HCP), l’inflation a connu une hausse annuelle de 0,7% au cours du mois d’avril, sous l’effet de l’augmentation de l’indice des produits alimentaires et celui des produis non alimentaires.

Pour les produits non alimentaires, les variations vont d’une baisse de 4,0% pour le «Transport» à une hausse de 4,4% pour les «Restaurants et hôtels», précise l’institution dirigée par Chakib Ben Moussa.

Elimane Sembène / Les Inspirations ÉCO