Grève des étudiants en médecine. Jusqu’où ira Amzazi?

Ahmed Belhous. Professeur à la Faculté de médecine et de pharmacie de Casablanca
“Ces décisions sont arbitraires”
Votre premier commentaire suite à la décision du département de l’Enseignement supérieur de vous suspendre ainsi que deux de vos collègues ?
D’abord, je suis surpris. Cette décision de me suspendre de mes fonctions et de suspendre mon salaire assortie d’un passage devant un conseil disciplinaire, en compagnie des professeurs Ismail Roumouz d’Agadir et Said Amal de Marrakech, reconnus pour leur rigueur et probité, évoque un «manquement à nos engagements professionnels», sans apporter aucune autre explication. Je condamne ces décisions que je considère comme arbitraires et injustes. Ces décisions font suite à mon action syndicale, associative, professionnelle et académique. Je salue à cette occasion toutes les personnes qui nous soutiennent.
Implicitement, vous êtes «accusés» de monter les étudiants contre les deux ministères ?
Cette accusation est fallacieuse. Je rappelle que mes engagements sont connus et reconnus depuis des années. Je rappelle que je suis membre du Conseil d’administration de la faculté de médecine et de pharmacie de Casablanca, président de la Commission des affaires estudiantines à la même faculté, membre du Conseil de l’Université Hassan II, membre du Conseil du CHU de Casa, membre du Conseil de l’Ordre des médecins. Au niveau académique, je suis président de l’Association marocaine et maghrébine de médecine légale, je représente le Maroc et le Maghreb au sein de plusieurs instances internationales dans ce domaine. Maintenant, lier cette décision arbitraire au mouvement protestataire des étudiants n’a aucun sens. En tant que membre des instances dirigeantes au sein de la faculté, mes prérogatives légales m’imposent de donner un avis et d’assumer des responsabilités pour aider à la prise de décision dans les questions pédagogiques et d’évaluation.
Quel est exactement votre rôle au sein de ce mouvement?
Ma responsabilité de SG du Syndicat national de l’enseignement supérieur (SNESup) à Casablanca et de SG du même syndicat à la faculté de médecine et de pharmacie m’a permis d’exprimer les positions de nos instances sur toutes ces questions liées à la formation à la faculté et à l’université. Lors de ce mouvement, j’ai assumé, avec d’autres collègues, la responsabilité de la gestion de la médiation entre les étudiants et les deux ministères. Cette médiation était connue de tous, et je suis fier d’avoir assuré ce rôle pour le bien de la formation en médecine au Maroc. Je suis donc très étonné de l’instrumentalisation malintentionnée des faits et de la lecture faite hors contexte. Ces décisions ne sont qu’une fuite en avant et un manquement aux responsabilités à assumer dans ce dossier.