Fès : un contrat transitoire pour relancer le transport public urbain

Le conseil communal de Fès a validé, mardi 13 mai, un contrat de gestion déléguée provisoire du transport public par bus. Une mesure d’urgence pour pallier les dysfonctionnements liés à la rupture avec l’ancien opérateur.
Le transport public urbain à Fès amorce une transition décisive. Réunis mardi 13 mai en séance plénière dans le cadre de la session ordinaire du mois de mai, les élus du conseil communal ont voté à l’unanimité l’approbation d’un contrat de gestion déléguée provisoire du service de transport par bus. Une décision prise à la demande du wali de la région Fès-Meknès, alors que la ville peine à sortir de la crise provoquée par l’échec de la précédente délégation de service public.
Ce nouveau contrat, présenté comme transitoire, s’accompagne d’un cahier des charges détaillé. Il encadre notamment la définition du service, la couverture du réseau, les horaires, les tarifs, ainsi que les exigences en matière de qualité et de satisfaction des usagers. Des obligations de maintenance, d’information du public ou encore de gestion des perturbations y sont également incluses.
Urgence
À l’origine de ce changement, la décision prise en février dernier par le conseil communal de résilier le précédent contrat de gestion déléguée, en raison de «difficultés financières et techniques» persistantes.
«Une commission a été formée avec les autorités locales pour assurer la continuité du service», a rappelé le président du conseil communal, Abdeslam El Bekkali, lors de la séance.
En parallèle, une agence de recettes a été mise en place afin de garantir le paiement des salaires du personnel, l’achat du carburant et le financement des besoins opérationnels. Cette solution provisoire a été rendue possible grâce au soutien des services centraux du ministère de l’Intérieur, mobilisés pour éviter un arrêt complet du service.
Toujours selon le président du conseil, le ministère entend accompagner cette phase de transition par un investissement d’ampleur : l’acquisition de 261 nouveaux bus, dont la première livraison est attendue en décembre. Une dotation qui vise à moderniser l’offre de transport et à en renforcer la capacité.
Une session consacrée aux partenariats locaux et internationaux
Outre la question des transports, les conseillers communaux ont approuvé plusieurs conventions de partenariat dans le domaine social et éducatif. Des accords ont été conclus avec le Wydad Athletic Fès (WAF), l’association Fès Saïs, la direction régionale du ministère de la Jeunesse, et la Fédération nationale des colonies de vacances, afin de favoriser l’accès des jeunes aux activités estivales.
Sur le volet international, la ville de Fès étend ses partenariats à l’étranger. Le conseil a validé des accords de coopération avec les villes sénégalaises de Fann-Point E-Amitié et Thiaroye Sur Mer, ainsi qu’un mémorandum de jumelage avec Nizwa, au Sultanat d’Oman. Le partenariat existant avec la ville française de Montpellier a été renouvelé, et un nouvel accord de jumelage a été scellé avec San Miguel, au Salvador.
Relogement et aménagement urbain en ligne de mire
La session a également été marquée par l’adoption d’une convention avec le groupe Al Omrane. Elle vise l’acquisition d’un terrain destiné au relogement des habitants du bidonville de Dhar El Mehraz. Une contribution financière supplémentaire sera mobilisée pour accompagner le relogement des familles de Douar Slayli, autre quartier précaire de la ville.
Enfin, le point concernant la création d’une société de développement local pour gérer les infrastructures sportives de la commune a été reporté à une prochaine séance, faute de consensus suffisant pour son approbation.
Sami Nemli / Les Inspirations ÉCO