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Entrepreneuriat et innovation : le secteur privé, un allié de taille (VIDEO)

Stimuler l’esprit entrepreneurial et de l’innovation s’effectue dès le plus jeune âge, d’où l’intérêt d’intégrer certaines actions dans le système éducatif. Avec l’implication du secteur privé, les projets parviennent à aboutir. L’exemple le plus éloquent, celui de l’introduction du coding dans le milieu rural. 

Le secteur privé a son rôle à jouer dans l’accélération de la machine de la digitalisation. L’importance de cette collaboration est telle que l’introduction du Coding, en 2015, s’est effectué grâce à l’implication du secteur privé dont les opérateurs télécoms. «Dès le départ, le Maroc a réussi à prendre le train en marche en matière de coding dans les écoles. Dans le cadre d’Africa Code Week, notre pays est leader. D’ailleurs, en moins de dix ans, nous avons initié des élèves chaque année durant le mois de l’Africa Code Week. D’autres initiatives privées permettent de développer des compétences en nTech. En tout cas, concernant le ministère, si l’on a pu intégrer le coding dans les programmes de l’Éducation nationale, c’est grâce à l’initiative privée qui apporte à la fois l’expertise et l’accompagnement nécessaire», témoigne Ilham Laaziz, directrice du programme GENIE au ministère de l’Éducation nationale.

Combiner les efforts
En effet, dans ce genre d’initiatives, l’expertise s’avère cruciale. Certes, les moyens financiers permettent de faire aboutir les projets, mais la qualité des dispositifs mis en place reste également un volet non négligeable qu’il va falloir renforcer. Pour la représentante du ministère de l’Éducation nationale, l’implication et la mobilisation des ressources qui émanent du secteur privé permettrait davantage de mener ces projets à bien.

À noter que le budget actuel dédié à la transition numérique avoisine les 2 milliards de dirhams. Des propos corroborés par les entrepreneurs. Pour Otman Harak, general manager ALX Morocco et co-fondateur de Pip Pip Yalah, aujourd’hui, un esprit de bienveillance règne. Les entrepreneurs sont dans cette optique de partage et de soutien dans le milieu scolaire. «Il est important d’accompagner ces jeunes dans leur évolution et le secteur privé se fait une joie d’apporter sa pierre à l’édifice et booster ainsi cette dynamique. Cela permettra aussi de surmonter les challenges qui s’imposent tels que la fuite des cerveaux. D’où l’importance de valoriser nos talents.

En tant que startup, on ne cesse de souligner que le recrutement de ces talents nécessite un rééquilibrage entre l’offre et la demande. Cette combinaison d’efforts d’entreprises de différentes tailles est nécessaire pour renforcer la structure de la formation technologique», insiste-t-il. Le constat est ainsi sans appel, les opérateurs du secteur privé continuent de soutenir le système d’éducation, mais pour une meilleure inclusion, le mécénat d’entreprises pourrait stimuler davantage le tissu entrepreneurial. Un écosystème que le secteur soutient également à travers différentes initiatives comme l’a souligné Kenza Bouziri, directrice Communication Corporate et RSE chez inwi.

Encourager les partenariats public-privé
L’opérateur télécoms multiplie les initiatives pour promouvoir cet écosystème innovant et proposer ainsi des solutions éducatives innovantes. À ce titre, inwi a évoqué l’expérience de l’enseignement du coding dans le milieu rural en collaboration avec une startup, son programme «inwi innov» d’accompagnement de l’écosystème entrepreneurial ou encore l’initiative inwi Challenge en partenariat avec le ministère de l’Éducation nationale. «On est fier de contribuer, même à petite échelle, à dynamiser l’écosystème. Certes, l’on ne peut remplacer des grandes institutions, mais toutes les contributions sont bonnes à prendre». Un constat partagé par les spécialistes du système éducatif.

Lamia Outgenza, DG de Inter-national Education Group, estime que le numérique n’est pas une question de moyens financiers, mais aussi une question de partage d’expérience et de connaissance, car la vocation pour l’entrepreneuriat peut être dévoilée très tôt, dès le primaire ou le secondaire, d’où l’intérêt d’encourager l’entrepreneuriat. D’un point de vue d’un institutionnel, l’Agence de développement digital n’a pas manqué de rappeler que les partenariats public-privé sont préconisés.

En effet, afin de pouvoir développer des projets d’éducation et de formation, faire appel au secteur privé est une étape cruciale pour être en mesure de créer les solutions technologiques et le contenu appropriés tout en prenant en compte les particularités territoriales. Quant au volet entrepreneurial, l’ADD met l’accent sur le contenu avant de parler de digitalisation.

«Avant de mettre à disposition les outils technologiques, il faut repenser l’éducation. Pour ce faire, le ministère s’attèle aux STEM (science, technologie, ingénierie et mathématique). Ce type de pédagogie permet de développer l’esprit critique. Pour l’entrepreneuriat, il faut injecter, au niveau du curriculum, des parcours et des challenges pour que ces jeunes soient initiés à l’entrepreneuriat et à l’innovation dès leur jeune âge», précise Salma Karim, chef du département Capital humain et innovation à l’ADD.

Sur la même lancée, le curriculum du primaire a été révisé en 2020 ainsi qu’un certain nombre d’activités d’ouverture sur le monde de l’entreprise qui y ont été intégrées. 

Kenza Aziouzi / Les Inspirations ÉCO


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