Efficacité énergétique : Le Maroc partenaire d’ONU Environnement
Dans le programme En. Lighten, qui lui aurait permis à fin 2017 de réduire sa consommation d’électricité de 1,7 TWh/an, le Maroc se situe à mi-chemin de l’exécution. Tandis que dans United for Efficiency, le royaume a raté l’occasion de rassembler les acteurs.
Casablanca, la capitale économique du royaume vient d’abriter les travaux de la première édition du Forum dédié au LED. Comme nous l’avons déjà relaté dans les colonnes des Inspirations ÉCO (Cf. Les Inspirations ÉCO du 21 avril 2017), cette rencontre a permis de faire l’étalage des nombreux défis auxquels il va falloir s’attaquer pour faire jouer pleinement les effets bénéfiques de cette filière énergétique.
En effet, les autorités marocaines sont conscientes des bienfaits de l’introduction des lampes led dans les circuits de distribution de l’électricité. C’est pourquoi, le royaume s’est constitué partenaire de l’un des deux programmes onusiens d’efficacité énergétique, notamment celui visant à encourager l’usage des ampoules led à la place des lampes à incandescence. Dénommé Global Efficient Lighting Partnership En.lighten, ce programme s’était fixé pour objectif d’éliminer, à l’horizon 2016, les lampes à incandescence dans les pays d’Afrique, d’Asie, d’Europe, d’Amérique latine, des Caraïbes et du Moyen-Orient qui s’y étaient joints… Sa concrétisation, qui devait se matérialiser par le passage à l’éclairage efficace sur le réseau et hors réseau, devait permettre d’économiser plus de 140 milliards de dollars et de réduire les émissions de CO2 de 580 millions de tonnes par an à partir de l’année en cours. Et il faut le dire, peu d’actions pourraient réduire les émissions de carbone aussi facilement et à moindre coût que l’élimination de l’éclairage inefficace, ce qui en fait l’une des façons les plus efficaces et économiquement avantageuses de lutter contre le changement climatique. Du coup, sa matérialisation aurait permis de réduire de 5% des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) à travers l’électricité utilisée pour l’éclairage qui représente environ 15% de la consommation mondiale d’électricité.
À l’instar de la plupart des pays en voie développement situées dans les régions citées ci-dessus, le Maroc n’a à ce jour exécuté qu’une partie du programme En. Lighten. En effet, sur un programme de 15.000.000 d’ampoules programmées, seules 9.000.000 ont été effectivement installées. Alors que l’exécution globale du programme En. lighten aurait permis au royaume de réduire sa consommation annuelle d’électricité de 1,7 TWh/an, représentant 33% de la consommation annuelle du pays, une économie de 220,1 millions de dollars (environs 2,2 MMDH) et d’éviter 1,1 million d’émissions de dioxyde de carbone par an. L’autre programme onusien, complémentaire du premier, et où le royaume ne figure pas parmi les pays partenaires est United For Efficiency plus connu sous l’acronyme de U4E.
Les priorités du prgramme U4E
Lancé en 2014, ce programme vise à unir les forces des secteurs public et privé pour multiplier les opportunités de son exécution et d’élever son impact. C’est ainsi qu’aux côtés du Programme des Nations Unies pour l’environnement, devenu ONU Environnement, il y a plusieurs acteurs parmi lesquels on peut citer des pays comme le Cambodge, le Chili, le Costa Rica, le Nigeria, le Soudan, l’Afrique du Sud, la Sierra Leone ; des organisations telles que la GIZ, OLADE, JILEC, CLASP, BIGEE et des opérateurs privés comme OSRAM, PHILIPS, MABE, ARCELIK, ABB, DEFY, WIRPOOL, ESKOM, etc… Le programme U4E s’attaque à six produits prioritaires : l’éclairage comme En.Lighten, mais en plus les moteurs électriques, les équipements informatiques, les réfrigérateurs et les transformateurs. Son objectif est de réduire à travers ces pistes 50% de la consommation mondiale d’électricité à l’horizon 2030. Une transition vers un éclairage, des appareils et des équipements économes en énergie permettraient par exemple d’économiser plus de 2.500 TWh d’électricité chaque année représentant actuellement 10% de la consommation mondiale, 350 milliards de dollars sur les factures d’électricité des consommateurs/entreprises et d’éviter 1,25 milliard de tonnes de CO2 d’émission de GES par an (équivalent à prendre 500 millions de voitures particulières hors route) et l’investissement de 0,5 billions de dollars dans l’infrastructure d’approvisionnement (une somme d’argent qui pourrait être disponible pour l’éducation, la santé, l’approvisionnement en eau, le logement, etc).
Par exemple, un transformateur de distribution triphasé éconergétique de 150 kVA permet d’économiser plus de 23 000 US-pass en électricité sur une durée de vie de 30 ans, ce qui dépasse considérablement le prix d’achat augmenté de 1.600 $ US d’un équipement inefficace. Bref, les programmes En.lighten et U4E font partie des accélérateurs d’efficacité énergétique du SE4ALL sur l’éclairage et les appareils et équipements. Ils sont mis en place pour soutenir le deuxième objectif de l’initiative SE4ALL du secrétaire général de l’ONU, qui vise à doubler le taux mondial d’amélioration de l’efficacité énergétique.