Emprunt obligataire : Le FEC compte lever 6 MMDH
La banque des collectivités territoriales veut être mieux outillée pour répondre aux besoins en financement futur de ses clients.
Dans la foulée du rapport assez critique de la Cour des comptes au sujet du FEC, comme d’autres institutions publiques, la banque des collectivités locales vient de dévoiler un programme d’emprunt important via des émissions obligataires. Le Fond d’équipement communal envisage le placement d’émissions obligataires à long terme, principalement sur 15 ans. Le montant des émissions est de 6 MMDH par appel public à l’épargne ou par placement privé sur un horizon de 3 ans. Pourquoi donc le Fonds veut-il recourir à l’emprunt obligataire dans un temps où sa santé financière est bonne, pire excellente ? Explication : pour couvrir ses besoins de financements prévisionnels découlant de l’évolution de son activité au cours des prochaines années, Ie FEC envisage de procéder à de nouvelles émissions d’emprunts obligataires permettant la mise en place de ressources longues, en phase avec la maturités des prêts octroyés aux collectivités territoriales. En d’autres termes, le Fonds montre clairement sa volonté d’intensifier son accompagnement des collectivités locales, qui reste son cœur de métier et son ADN.
En effet, le montant des obligations que le Fonds compte émettre dépasse de 2 MMDH celui portant sur une opération similaire lancée en octobre 2010 et clôturée en octobre 2016 avec la dernière émission d’1MMDH qui a été souscrite plus de 5,6 fois, soit une vraie prouesse et un gage de confiance dans les fondamentaux de ce Fonds qui s’apparente désormais au management d’une banque normale et veut être reconnu en tant que tel. C’est pourtant sans compter sur le rapport de Driss Jettou, président de la Cour des comptes, qui a fustigé le FEC. Ledit rapport qui a été publié il y a deux semaines avançait que le FEC aura dévié de sa mission principale qui est d’assister financièrement et techniquement les collectivités territoriales, leurs groupements et certains établissements publics locaux. Certes, l’investissement local a triplé entre 2003 et 2012 pour atteindre 12 MMDH mais le FEC n’a pas pu développer une ingénierie financière capable de faire de l’emprunt un vecteur de développement local. Selon le rapport, sa contribution au financement des collectivités territoriales demeure faible, pas plus de 5% selon les données de 2013. En douze ans (entre 2003 et 2014), le nombre des collectivités territoriales qui ont bénéficié des prêts du FEC n’a pas dépassé 620 collectivités, soit 38,9% de l’ensemble des collectivités territoriales toutes catégories confondues. Il n’empêche que le FEC totalise des résultats importants, d’ailleurs il a versé plus de 500 MDH à l’État durant trois ans, entre 2013 et 2015, mais sans pour autant que les collectivités territoriales bénéficient de ces résultats importants, est-il expliqué.
Et pourtant, selon les chiffres du FEC, ce dernier affiche une performance record. En 10 ans, entre 2006 et 2016, l’activité de la banque a enregistré un saut de 176% avec un total bilan qui a atteint 16,5 MMDH, ainsi que l’amélioration de 605 indicateurs de risque et des indicateurs financiers.
Par ailleurs, du point de vue du FEC, les indicateurs montrent une bonne évolution du rythme de l’investissement local et des créances sur la clientèle. Ces deniers sont passés de 5,8 MMDH en 2006 à 16,3 MMDH en 2016. Plus encore, les fonds propres de la banque se sont améliorés de 102% en dépassant les 2,9 MMDH contre 1,45 MMDH en 2006. Plus en détail, les indicateurs de risque se sont nettement améliorés, explique-t-on, du fait de la baisse importante des créances en souffrance. En effet, elles sont passées de 987 MDH en 2006 à 50 MDH en 2016, soit une résorption quasi totale des arriérés qui sont passés de 156 MDH en 2006 à 11 MDH en 2016. De même, le taux des créances en souffrance est passé de 15,8% à 0,31% durant la même période. Tous ces chiffres confortent, en tout cas, le FEC dans sa démarche de lancement de cet emprunt obligataire de 6 MMDH.