Emploi : Comment améliorer l’impact du commerce international

L’expérience menée par l’OIT et financée par l’UE est dotée au Maroc d’un budget de 589.000 dollars sur 30 mois. Il s’agit de renforcer la création d’emploi en améliorant la convergence des politiques sectorielles et en facilitant l’investissement productif.
Comment renforcer le rôle du commerce international dans la création d’emploi au Maroc ? Tel a été le sujet d’un séminaire organisé hier à Rabat par le ministère de l’Emploi en collaboration avec le département du Commerce extérieur et l’Organisation internationale du travail (OIT). Selon le draft du projet doté d’un budget de 589.000 dollars, il s’agit de mettre en exergue quatre objectifs principaux durant 30 mois. D’abord, il est question d’améliorer les connaissances au niveau national concernant l’impact du commerce international sur la création de l’emploi productif et décent. Le développement des capacités du gouvernement, des partenaires sociaux et des spécialistes du développement à mesurer et l’évaluation des effets du commerce international sur l’emploi sont aussi au programme.
Ensuite, il s’agit de mettre en place une plateforme de discussion des questions liées au sujet par les représentants des ministères concernés ainsi que des partenaires sociaux. L’objectif est de formuler des propositions susceptibles d’améliorer l’effet du commerce extérieur sur l’emploi. Enfin, il est question d’améliorer les possibilités d’emploi émanant des politiques commerciales par un appui technique au développement des compétences professionnelles et des chaines de valeur dans les activités exportatrices. Selon Abdeslam Seddiki, ministre de l’Emploi, la croissance au Maroc reste insuffisante pour intégrer un nombre de plus en plus important de demandeurs d’emplois. Le maître mot aujourd’hui est de pérenniser les postes existants tout en créant la convergence nécessaire entre les politiques publiques pour être mieux efficace en matière de création de nouveaux emplois. C’est dans cette perspective que le ministère a mis en place la stratégie nationale de l’emploi à l’horizon 2025.
Le projet de renforcement de l’impact du commerce international sur l’emploi n’est pas une initiative isolée. Il fait partie d’une tendance mondiale et d’un projet d’envergure mené par l’OIT avec un soutien financier de l’UE dans plusieurs autres pays africains. Seddiki a mis, par ailleurs, l’accent sur l’impératif d’avoir une nouvelle approche des politiques sectoriels de la problématique de l’emploi. Car, il ne s’agit plus uniquement de s’enorgueillir des milliers d’emplois créés dans le cadre d’investissement internationaux. Encore faut-il qu’ils soient décents, garantissant un niveau de vie acceptable, et surtout de pouvoir les préserver des fluctuations de l’économie mondialisée. Rupert Joy, ambassadeur de l’UE à Rabat, a mis la problématique de l’emploi dans son contexte européen.
Il a souligné que, dans un contexte de faible reprise, le nombre d’Européens exposés à l’exclusion du marché du travail représente un quart de la population. Dans l’espace UE, le taux de chômage est de 11%, soit un peu plus qu’au Maroc. Ce sont donc les mêmes défis qui s’érigent d’un côté de la Méditerranée comme de l’autre, mondialisation oblige. Pour le cas du Maroc, Rupert Joy a expliqué que souvent les opportunités offertes aux jeunes diplômés marocains ne correspondent pas à leur niveau de formation. Pour sa part, Mohamed Ali Dyahi, directeur du bureau régional de l’OIT en Algérie, a mis l’accent sur la justice sociale qui doit accompagner toute volonté d’amélioration de l’employabilité. Il a reconnu toutefois les efforts menés par le Maroc en matière de croissance et d’emploi dans un contexte mondial marqué par la crise. Ceci grâce à la diversification de l’économie et des investissements et l’interaction positive du royaume avec son environnement économique régional.