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Cimenterie du Souss : comment LafargeHolcim quadrille le centre et le sud

Grâce à un accès direct aux matières premières pour la fabrication du ciment et l’installation d’une usine 4.0, LafargeHolcim Maroc renforce son maillage territorial dans les zones centre et sud du royaume. La nouvelle usine Agadir-Souss permettra à LafargeHolcim Maroc d’augmenter sa capacité de production pour passer de 12 à 13,6 millions de tonnes de ciment par an.

Pas de ciment sans accès à la matière première. Une raison parmi d’autres qui explique le choix de Taroudant pour abriter la cimenterie Agadir-Souss, dont la mise en opération est prévue par LafargeHolcim Maroc en juillet prochain. Implantée dans la commune rurale de Tidsi Nissendalene, cette usine 4.0 est située à 65 km d’Agadir, non loin de celle de Ciments du Maroc. Une fois sur les lieux, on comprend parfaitement que l’emplacement de cette installation a été soigneusement étudié par le deuxième cimentier en Afrique. Il offre en effet un accès direct aux principales matières premières: le calcaire utilisé à 80% pour la préparation de la matière première avant son broyage, en plus de 15% d’argile de schiste, alors que le reste des matières est constitué de substances de correction. Partant de ce constat, la carrière de calcaire de LafargeHolcim Maroc qui est située à Taroudant et Chtouka Ait Baha offre une réserve de l’ordre de 60 années d’exploitation pour ce premier gisement. La même autonomie est procurée par la carrière de schiste située non loin de ce site, à 35 km de l’usine.

LafargeHolcim renforce son maillage territorial
Sur la route menant vers la cimenterie du Souss, on peut constater de visu la longueur du convoyeur qui descend du pied de la montagne en face de l’usine. Longue de 4 kilomètres, cette bande transporteuse générera de l’énergie électrique sous l’effet de la pente et le chargement des matières premières. Ce convoyeur sera en charge d’expédier la matière première au départ de la carrière après son concassage vers la cimenterie du Souss dotée d’une capacité nominale d’1,6 million de tonnes. Pour transformer cette matière première en roche artificielle, c’est-à-dire en clinker, la fabrication de ce constituant de ciment a besoin de 1.400 degré de cuisson au four rotatif. Elle est suivie d’autres étapes. Parmi elles, le broyage du clinker sous forme de ciment avant son expédition en vrac et sacs aux clients. Mais s’il y a une deuxième raison qui a poussé LafargeHolcim Maroc à s’implanter à Taroudant, c’est bien évidement le renforcement de son maillage territorial. Pour rappel, LafargeHolcim Maroc a pris la décision stratégique de réaliser une usine à Taroudant, il y a plus d’une décennie, afin de couvrir la région centre et sud qui englobe à la fois la région Souss-Massa, mais aussi les trois provinces du Sud. Dans le détail, en dehors du centre de broyage à Lâayoune, lancé en 2017, LafargeHolcim Maroc était moins présente dans cette zone.

Un chantier qui a fait appel à 41 entreprises
«Le groupe a opté pour cette implantation afin d’accompagner le développement économique que connaît cette étendue géographique du royaume», explique Brahim Ez-Zerrouqi, directeur industriel chez de LafargeHolcim Maroc. Sur place, c’est-à-dire à l’intérieur de l’usine, tout est prêt pour le démarrage de ce site dont les consignes de sécurité sont respectées à la lettre à travers l’installation d’une école de sécurité. En chiffres, ce chantier a fait appel à 41 entreprises depuis son lancement en 2017. Il a également accumulé 7 millions d’heures de travail sans accident, avec l’emploi de 1.400 personnes quotidiennement pour la phase de construction, dont 30% des ressources humaines sont issues de la région Souss-Massa. Après sa mise en service, l’usine devra généra entre 200 à 300 emplois. Si la future salle de contrôle sera le cœur battant de l’usine Agadir-Souss, l’espace de stockage des pièces est la zone où le site a été totalement conçu. En effet, avant le déclenchement du montage, toutes les pièces ont été préalablement reçues dans cette zone. «Cette opération a été l’œuvre d’entreprises marocaines en plus de la maîtrise d’œuvre», nous confie Abderrazak Gharib, directeur projet Agadir-Souss.

Une opération de préassemblage sur terre
Ce n’est pas tout. «La particularité de ce projet est la réalisation d’une opération de préassemblage sur terre qui a permis de réduire l’exposition au risque et les travaux en hauteur grâce aux manutentions avec des grues de grandes tailles», précise Mohamed Kharaki, directeur de l’usine Agadir-Souss, qui sera en charge de la gestion de la cimenterie après sa mise en service. Actuellement, les équipes travaillent d’arrache-pied pour livrer cette usine qui permettra à LafargeHolcim Maroc de passer de 12 millions de tonnes à 13,6 millions de tonnes en termes de capacité de production de ciment. Au total, la réalisation de cette cimenterie a nécessité 3 MMDH, dont 15% (450 MDH) ont été dédiés à la question environnementale. De plus, 44% du foncier sur lequel a été réalisée la cimenterie appartenait à des privés, ce qui a facilité la réalisation du projet. «Dès le départ, le site est certifié au démarrage ISO 9100, ISO 14.001 et ISO 50.001 conformément aux cahiers des charges dans les contrats de réalisation», précise Abderrazak Gharib.

Carrière-produit final : un système de maîtrise de qualité
Conformément au concept «L’usine de demain» du groupe LafargeHolcim, la cimenterie Agadir-Souss utilisera des technologies d’automatisation, de robotique, d’intelligence artificielle et d’entretien prédictif pour améliorer son processus de production. Dans ce sens, un système de maîtrise de qualité a été installé depuis la carrière jusqu’au produit final, avec des systèmes de dosage pour chaque étape de fabrication et un laboratoire complètement automatique. De plus, le site est doté également de capteurs de santé des machines qui détectent en temps réel la défaillance des équipements afin de prédire leur défaillance et maintenance. À cela s’ajoute l’installation de 80 filtres de dépoussiérage installés dans l’ensemble de l’usine. En matière d’énergie verte, à l’instar des autres usines du groupe au Maroc, la cimenterie d’Agadir-Souss sera alimentée dès 2023 par de l’électricité éolienne et utilisera également des combustibles alternatifs. 

Yassine Saber / Les Inspirations Éco


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