Éco-Business

Casablanca-Settat. La reprise tributaire de l’appui de l’État

Amplification du portefeuille des créances douteuses en hausse entre clients et fournisseurs, risque d’accroissement des situations de défaillance ou de cessation de paiement, restrictions dans la pratique relative à l’octroi de prêts bancaires, augmentation des prix de produits ou des intrants importés… Voilà ce que craignent les opérateurs économiques locaux, après le déconfinement. Un rapport a été publié par la Chambre de commerce, d’industrie et de services de Casablanca-Settat (CCISCS) dans le but de sonder les préférences des professionnels en matière de mesures d’appui pour une sortie de crise.

Intervention de l’État
En tout cas, «le déconfinement serait suivi d’une phase transitoire grise (fragile), durant le deuxième semestre 2020. Le premier semestre de 2021 serait toujours une période réparatrice de convalescence», explique la chambre dans son étude. La reprise ne débuterait qu’à partir du deuxième semestre de 2021. La trésorerie de toute l’activité serait impactée négativement pendant au moins une année après le déconfinement. Durant cette phase, la plus grande inconnue chez les professionnels concernerait la demande des consommateurs. Sera-t-elle au rendez-vous après le déconfinement? Le redémarrage des activités économiques devrait être construit avec la participation des professionnels dans le cadre de l’effort collectif des institutions. De plus, la reprise économique ne serait réussie dans la région qu’avec une intervention étatique adéquate. À ce niveau, l’intervention de l’État est un déterminant vital pour aller vers la croissance le plus vite possible. L’enjeu immédiat est une intervention étatique pour sauver le tissu économique et préserver la capacité à créer de l’emploi et la richesse des différentes branches du commerce, de l’industrie et des services. Les mesures de sauvetage seraient adaptées aux spécificités des secteurs. Toutefois, toute l’activité économique aurait besoin de mesures assouplies en matière fiscale et de prêts bancaires. L’État devrait jouer un rôle d’assureur pour investir dans la sortie de crise de l’ensemble des branches et des activités économiques.

Recul de l’activité industrielle
La région Casablanca-Settat est la première région industrielle au Maroc en termes d’effectifs d’établissements industriels et de création d’emplois. Rappelons que le secteur est un important moteur de croissance et a contribué en moyenne à 44% de la valeur ajoutée de l’industrie marocaine entre 2017 et 2019. Étant donné le contexte exceptionnel de la pandémie et les mesures restrictives rigoureuses prises par l’État pour juguler le fléau, l’impact négatif sur plusieurs secteurs est évident. Parmi les secteurs les plus touchés par la crise sanitaire, on retrouve le secteur industriel: directement par des mesures de confinement et de la réduction des effectifs, et indirectement à travers l’arrêt des donneurs d’ordres ou le ralentissement des chaînes de logistique et d’approvisionnement. En effet, le ralentissement industriel est variable d’une province à l’autre et selon la diversification des branches d’activité. La chambre de commerce annonce que le recul de l’industrie est estimé à -90% dans la province de Settat et à -60% dans la province de Mohammedia. Une baisse de 30% est annoncée dans la province de Berrechid, de 40% dans le grand Casablanca et de 25% dans la province d’El Jadida.

Propositions de sortie de crise
En tout cas, pour une meilleure sortie de crise, les opérateurs économiques de la région Casablanca-Settat recommandent d’intervenir auprès des banques pour faciliter l’accès aux emprunts à des taux d’intérêt réduits ne dépassant pas le taux directeur de 2%, et ce au moins pour le deuxième semestre 2020. Ils demandent aussi le report des échéances des crédits sans les intérêts composés qui alourdissent les coûts d’emprunts. Ceci, en plus de l’accélération de remboursement de la part de la TVA par les impôts. Ils proposent l’échelonnement des factures d’énergie pour les mois de mars, avril, mai et juin sur une durée de douze mois pour soulager la trésorerie de l’entreprise, outre l’augmentation de la part de financement du fonds de roulement accordé aux entreprises dans le cadre du mécanisme de garantie «Damane Oxygène».



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