Le Maroc, un pays pétrolier ?
Les recherches pétrolières et gazières vont bon train au Maroc. Notre pays pourra-t-il espérer un jour être exportateur d’hydrocarbures? Tout est possible. On serait même tenté de se demander pourquoi il y en a en Algérie et pas au Maroc. En fait, les annonces qu’on entend çà et là sur d’éventuels gisements d’or noir ou de gaz naturel émanent exclusivement des sociétés de prospection. Il faut savoir que ces sociétés, en quête de marchés mondiaux, doivent disposer de référentiels solides afin de drainer de nouveaux clients. Ce genre d’annonces, qui sont souvent scientifiquement infondées, ont donc une coloration purement commerciale. Il faudrait s’en méfier et à ce niveau, l’État a bien tiré les enseignements de Talsint où il s’est fait piéger par un opérateur peu crédible.
Aujourd’hui, les organismes en charge de ce dossier sont très prudents et préfèrent -à juste titre- du concret aux effets d’annonces. Ainsi, lors du 2e Sommet marocain du gaz et pétrole, en cours à Marrakech, le ministère de tutelle comme l’ONHYM cherchaient à définir la stratégie du Maroc, à afficher leurs ambitions mais aussi à relancer la dynamique de recherche sans aucune prétention démesurée. D’ailleurs, le Maroc n’a jamais bâti une quelconque stratégie sur les hydrocarbures laissant le temps au temps.
En revanche, notre pays investit fortement dans les énergies renouvelables, solaires et éoliennes. Il est même en passe d’être un modèle planétaire, toutes proportions gardées. On peut alors aisément prétendre que notre pays est sur la bonne voie; plus encore, le Maroc est en avance par rapport aux objectifs 2030. Il est indispensable que le nouveau modèle de développement intègre cette donne. Car quand ces énergies renouvelables représenteraient 52% du total de la consommation en énergie, comme le stipule le business plan initial, la structure de l’économie changerait. C’est là que réside le défi.