Un clash inédit

Salaheddine Mezouar, président de la CGEM, a rencontré la presse pour pousser un grand coup de gueule. Les élections du patronat ont laissé des séquelles et l’entourage est malsain. Et c’est un Mezouar plus que jamais décidé à en découdre avec ses adversaires, notamment sur trois dossiers. Il s’agit de la constitution du Conseil d’administration, de la désignation du vice-président de la Chambre des conseillers et de la démission d’Ahmed Rahhou, patron du CIH et éminente personnalité du patronat. C’est donc un grand malaise que connaît la CGEM et qui risque de porter atteinte aux intérêts économiques du pays. Cette organisation n’est pas qu’une corporation professionnelle: elle est une institution qui influe sur des décisions portant sur l’emploi, la fiscalité ou encore la consommation. Autrement dit, elle exerce directement ou indirectement un impact sur les entreprises et les citoyens. On ne peut donc se permettre de laisser ses membres s’entre-déchirer à cause d’intérêts purement personnels ou du fait d’un mesquin tiraillement d’ego. Mezouar qui semble être sur le qui-vive, n’a pas mâché ses mots et se dit prêt à monter au front s’il le faut. Les messages ne souffraient aucune interprétation, les propos ayant été directs. Ce fait est inédit et n’arrange personne. Ni le président du patronat, ni les membres de cette institution, ni le gouvernement et surtout pas l’image du pays. Il ne faut pas oublier que la CGEM est l’organisation patronale la plus influente, vis-à-vis de l’économie de son pays, en Afrique. Sa forte présence sur le continent, aux côtés des officiels, témoigne du caractère désormais incontournable du patronat marocain, souvent cité en exemple. Franchement, en ce début d’année 2019 que tous les Marocains espèrent meilleure que 2018, ce n’est pas cette atmosphère que l’on souhaite voir régner sur des «grands» patrons aux ambitions si «petites»!