Maroc

Reda Sekkat : “Nous sommes encore très peu impliqués”

Reda Sekkat, président de la FENELEC

Le président de la Fédération nationale de l’électricité, de l’électronique et des énergies renouvelables donne le son de cloche du secteur privé sur la transition énergétique en cours au Maroc. Apparemment, peu de PME spécialisées dans l’électricité sentent le mouvement dans leurs bons de commandes. Reda Sekkat explique pourquoi.

Comment vivez-vous la transition énergétique à la FENELEC ?
Nous nous réjouissons de la mise en place de la nouvelle stratégie énergétique qui est une décision hautement stratégique visant à détacher notre pays de sa dépendance énergétique absolue de l’extérieur à travers la création d’un écosystème local d’entreprises capables de réaliser les projets de développement des énergies renouvelables. Malheureusement, nous sommes encore très loin du compte. Presqu’aucun de nos membres ne goûte aux vertus de la transition énergétique. Bref, nous sommes dans l’expectative !

Que faites-vous pour suivre la révolution technologique qui est en train de s’opérer dans le secteur de l’énergie ?  
La FENELEC est engagée sur plusieurs fronts. Nous sommes à la fois sur la normalisation, la formation à travers l’organisation de séminaires et le développement de partenariats avec nos homologues dans les pays précurseurs dans ce domaine comme l’Allemagne, la France et l’Espagne. Nous avons également mis en place des espaces d’échanges internationaux qui présentent le savoir-faire marocain ; je veux parler des salons Elec expo, Ener Event et Tronica expo qui sont une vitrine des nouvelles technologies des secteurs de l’électricité, des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique. Par ailleurs, nous co-organisons la participation de nos entreprises aux salons les plus prestigieux sur les énergies renouvelables, comme Intersolar à Munich par exemple.

À combien se situe le taux d’intégration de votre secteur et à quel niveau comptez-vous porter ce ratio à l’horizon 2030 ?  
Les différentes études auxquelles nous avons participé avec le ministère de l’Énergie, Masen et la Giz, démontrent que notre secteur pourrait atteindre facilement un taux d’intégration de 40 à 60%, notamment dans le photovoltaïque. Malheureusement, la réalité est encore loin de ces ratios car dans tous les grands projets lancés dans le royaume, le taux d’intégration nationale ne dépasse guère les 30% et la part du lion revient aux travaux du génie civil.

Comptez-vous déjà des champions parmi vous qui peuvent rivaliser avec les multinationales qui raflent tout dans nos pays  ?
La création de champions nationaux ne dépend pas uniquement de notre volonté, mais en premier lieu d’une volonté politique et d’un accompagnement approprié. Le cadre juridique et le modèle économique des projets lancés actuellement ne favorisent absolument pas l’émergence de champions nationaux.

Quelle est votre stratégie pour y parvenir et capter une part des 30 milliards de dollars que le Maroc doit investir dans l’énergie ?
Nous militons pour la réforme du cadre réglementaire afin de rendre le marché accessible aux TPME à travers les moyenne et basse tensions. Nous voulons aussi que le modèle économique des projets lancés soit revu ou à défaut que 10% du volume global de ces projets soient réservés aux entreprises marocaines, ce qui permettra d’éviter d’exclure de fait les entreprises marocaines.

Vous venez d’organiser la première édition d’Elec expo à Abidjan donc hors des frontières nationales. Est-ce que cette initiative fait partie de votre nouvelle approche du marché africain où 600 millions de personnes ont besoin d’électricité ?  
Elec expo Abidjan 2018 était organisé par la Confédération africaine de l’électricité (CAFELEC) qui regroupe 15 fédérations et associations nationales représentant autant de pays africains. Ce salon s’inscrit dans une approche de partenariat sud-sud visant la création d’une plateforme tournante favorisant l’échange d’expériences, le transfert technologique dans le secteur électrique et aussi le renforcement des échanges économiques entre les pays membres de la CAFELEC.    l



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