Dame de fer de l’ombre

Siham   El Faydi, Productrice et distributrice

Communicante culturelle, communicante de talent, battante… Siham El Faydi a fait son bonhomme de chemin à force de persévérance et de passion. Celle qui a fait ses débuts à la radio et s’est forgée aux relations presse. Rencontre avec une femme de l’ombre qui ne cesse de briller.

Les heures de travail, elle ne les compte pas. Passionnée et déterminée, Siham El Faydi a réussi à se faire une place dans le monde du cinéma et de la communication culturelle. Celle qui est souvent associée à Nabil Ayouch pour travailler à ses côtés depuis des années s’inspire de l’énergie du réalisateur pour briller.

Après avoir fait de la relation presse, elle se lance dans la distribution et la production avec des films au Maroc et au Moyen-Orient, à l’image du film égyptien «Chad Azjaa» ou encore du film marocain «Au pays des merveilles». «Après un bref passage à la radio (Aswat), je me suis orientée vers la communication culturelle à l’époque où celle-ci commençait à prendre de l’importance, surtout dans un milieu assez fermé tel que le cinéma. J’ai quitté la radio avec de grandes ambitions et une soif de réussir. J’avais besoin d’explorer d’autres pistes et de relever d’autres défis; j’ai alors décidé de monter ma boîte et de me lancer dans l’entrepreneuriat. Ce n’est pas toujours facile mais, armée de passion, de sérieux et de persévérance, j’ai réussi à réaliser une partie de mes rêves et travailler sur plusieurs projets passionnants», confie celle qui ne parle jamais de difficultés mais plutôt de challenges. «Parfois, je me sens submergée par le poids des responsabilités sur mes épaules, mais je me fixe vite un nouveau challenge, un nouvel objectif et je me remets à travailler. Quand on se lance dans l’entrepreneuriat, notre vie ressemble à une sorte de courbe». Multi-casquettes, elle a la communication comme base et crée sa propre agence, Best Off Communication. C’est en côtoyant le Moyen-Orient et en travaillant pour des émissions telles que «The Voice», «The Victorious» ou «Arab Got Talent» qu’elle développe son portefeuille clients et se fait une belle réputation hors frontières. «La communication m’a permis d’avoir une belle palette d’interlocuteurs… travailler dans ce domaine est très stimulant intellectuellement. Vous êtes en contact avec des artistes, des entrepreneurs, des journalistes, des économistes, des politiciens, etc. Et mon engagement vis-à-vis de la culture a continué grâce à l’organisation et la réalisation de très beaux projets culturels, notamment dans le monde du cinéma. J’ai eu l’occasion de m’entourer des meilleurs, de gagner la confiance de plusieurs producteurs et réalisateurs… J’ai par la suite décidé d’associer la distribution de films à mes activités pour pouvoir avancer et m’ouvrir à de nouveaux horizons».

S’ouvrir à la distribution et à la production cinématographiques par exemple, et prouver que le cinéma peut rapporter de l’argent au Maroc! Nourrie par un rêve d’adolescente, la production est arrivée par hasard certes, mais dans la continuité d’un parcours inspiré par le 7e art. Celle qui avoue ne se sentir bien que dans une salle de cinéma, qui a grandi avec Oprah et son show, a commencé à collaborer avec MBC, Dubai TV, CBC et avec des maisons de production internationales comme Imagic Prod, Talpa Productions, Sony Pictures. «Aujourd’hui, je suis dans une phase de développement, de recherche et de planification», continue celle qui n’a pas de journée type, son métier étant par nature imprévisible : «Il est important de savoir s’adapter» ! S’adapter, c’est ce que Siham El Faydi sait sûrement faire de mieux. Elle vient d’être nommée membre du jury par l’Académie des Oscars afin de sélectionner les films marocains ayant le niveau pour concourir à la prestigieuse compétition. Une consécration pour la passionnée du 7e art, qui se donne corps et âme afin de donner plus de visibilité au cinéma marocain auquel elle croit dur comme fer.