Ne tuez pas l’entreprise !
Alors que le représentant de la CGEM à la Chambre des conseillers s’adressait, en séance plénière, au chef de gouvernement pour attirer son attention sur l’importance de l’entreprise dans la création d’emplois, deux ministres du cabinet El Othmani étaient déjà en train de détruire l’emploi sans s’en rendre compte.
Hassad, fraîchement débarqué au ministère de l’Enseignement, a commencé par lancer un appel d’offres pour 350.000 tables, 146.000 tableaux et 146.000 bureaux et chaises pour les enseignants. Un marché d’au moins 800 MDH qui allait donner une bouffée d’oxygène aux entreprises ayant souffert de six mois de blocage, et donc de sous-emploi. Jusqu’ici tout allait bien, jusqu’à ce que Larbi Bencheikh entre en jeu.
Le secrétaire général à la formation professionnelle, par ailleurs patron de l’OFPPT, a eu «l’ingénieuse» idée de proposer à Hassad que ce soient les stagiaires de différents centres de formation professionnelle qui se chargent de fabriquer ce mobilier. Le ministre de l’Enseignement remonte la requête par écrit au Chef de gouvernement, lequel lui donne feu vert sans en analyser les conséquences. Car si ces milliers de stagiaires commencent à servir de «petites mains» pour le ministère de l’Enseignement, des centaines d’entreprises, spécialisées dans ce domaine, vont fermer boutique.
La conséquence immédiate de cette «invention», c’est l’impossibilité pour les milliers de stagiaires OFPPT de trouver un emploi… qu’ils avaient inconsciemment détruit! Et que faire du matériel acheté par ces centres une fois ce marché terminé et livré? C’est dire que l’amateurisme a encore de beaux jours devant lui, chez certains de nos gouvernants qui mettent en péril la dynamique économique, à défaut d’expérience ou de compétence!
