Fin de la récréation

C’est aujourd’hui que la Banque mondiale présente à Rabat son rapport sur l’économie marocaine avec pour perspective l’horizon 2040. Ce document de 318 pages dont «Les Inspirations ECO» détient une copie et en fait le décryptage dans ce numéro est révélateur des dysfonctionnements qui minent l’économie et le progrès du pays. Un constat qui alterne le bon et le moins bon mais qui nous interpelle tous sur les maux qui rongent notre économie et surtout sur la lenteur des retombées des projets de réformes. Notre pays a donc certes perdu du temps et d’importants fonds, mais la partie n’est pas pour autant définitivement perdue.

Le rêve de passage à une économie émergente est toujours réalisable mais dans des conditions toutes autres que celles avancées par les officiels marocains. Notre pays ne pourrait logiquement prétendre à ce rang ni aujourd’hui ni même dans une dizaine d’années.

Ce ne serait possible qu’à partir de 2040 et avec d’incontournables préalables, sinon ce serait un match perdu pour de bon. Que nous préconise donc la Banque mondiale pour sortir la tête de l’eau ? Relever le défi du «miracle éducatif», maintenir un taux moyen de croissance de 4,5% pour la période 2017-2040 et un changement de modèle économique. Ce sont là les grandes lignes d’une mutation de notre économie aujourd’hui au ralenti et qui devrait passer à la vitesse supérieure afin de réduire l’écart ou au pire le maintenir au niveau actuel face à des pays comme la Turquie, qui nous devance de 30 années, selon ce même rapport. La Banque mondiale a donc sonné la fin de la recréation. À nous de faire le choix de l’émergence ou du sous-développement définitif !