Petites leçons de politique
Les Marocains ont massivement suivi le débat des présidentielles françaises. Tout au long du débat, les communautés marocaines de Facebook et Twitter s’enflammaient, proposant force analyses, commentaires et interprétations. Et, dans la foulée, nombreux étaient ceux qui se demandaient pourquoi porter tout cet intérêt aux élections d’un autre pays.
La réponse est toute simple pourtant. La France étant le premier partenaire économique et l’allié stratégique du Maroc, ce dernier ne peut ignorer la personnalité qui va guider ce pays, ami historique du royaume. Par ailleurs, la qualité du débat, la liberté du ton et l’absence d’autocensure, nonobstant le contenu, font migrer virtuellement les rêveurs marocains vers cet espace d’échanges d’une autre nature car chez nous, les hommes politiques manquent cruellement de courage, quand ils disposent d’arguments solides, ce qui est en soi très rare.
Nous l’avons dit dans ce même espace il y a quelques mois: rares sont les politiciens qui acceptent de participer aux débats publics, et il n’y a pratiquement aucun responsable gouvernemental ou politique ne publie de tribune, comme cela se fait en Occident, pour exprimer une opinion ou défendre une position.
Il ne faut donc pas s’interroger sur cet intérêt grandissant des Marocains -notamment des classes moyennes et supérieures- pour la politique française: ils y trouvent refuge face à l’océan de médiocrité de la politique locale. Je ne peux m’empêcher d’imaginer, a posteriori, un face-à-face Benkirane-El Omari qui aurait eu lieu il y a sept mois. Encore faut-il qu’il y ait un deuxième tour, mais cela, c’est une autre histoire!