Les régions, l’avenir
C’est une semaine cruciale que la majorité des conseils régionaux ont vécue. Et pour cause, il fallait adopter le Plan régional de développement des douze régions pour passer à la phase de la concrétisation. C’était un bon exercice pour évaluer le degré d’assimilation des conseillers régionaux de l’enjeu de la régionalisation avancée, au-delà des clivages politiques.
Dans l’ensemble, les conseillers ont fait preuve de maturité, à quelques cas près, avec une critique constructive et même des cas d’unanimité autour de projets justifiant la création de valeurs. Entre les rivalités politiques constatées depuis Rabat, entre les différents partis et l’entente parfois cordiale dans les différentes régions, y a pas photo. Un président de région m’a confié, éloquent, à juste titre d’ailleurs, qu’il ne pourrait y avoir d’opposition à des projets qui vont désenclaver la population et améliorer leur bien-être. «Quand je propose de construire une route qui relie des villages isolés, celui qui s’opposera, je lui demanderai de faire mieux, quitte à proposer une autoroute et doter le conseil du budget nécessaire pour ce faire», ironise-t-il.
Plus sérieusement, le Maroc met en laboratoire l’expérience de régionalisation qui va métamorphoser le pays dans un horizon d’une dizaine d’années. C’est pourquoi, les conseillers de cette première expérience ont la lourde responsabilité de tout mettre en place et de baliser le terrain à leurs successeurs durant les prochains mandats. C’est vraiment une expérience qui marque l’histoire de par ses défis et challenges comme ses attentes et espoirs. Le gap entre ses facteurs doit impérativement être à des niveaux tolérables.
