Régime suicidaire
L’Algérie a un gros complexe qui revêt le nom de «Maroc». Chaque fois que notre pays s’illustre sur tel ou tel dossier, nos voisins sortent de leurs gonds et commencent à gesticuler dans tous les sens. On savait pertinemment que la pilule du retour à l’Union africaine serait dure à avaler pour les gestionnaires du palais Mouradia, et que la demande d’adhésion par le Maroc à la CEDEAO perturberait davantage Alger. Cependant, la réaction, qui a suivi a dépassé les limites. «Après moi, le déluge» semble être le leitmotiv des généraux qui ont profité d’un flagrant vide au sommet de l’État pour tenter d’embraser la région. Ils ont voulu faire d’une pierre deux coups: créer un conflit régional pour déstabiliser le Maroc et entraver sa percée africaine d’un côté, et occuper leur population déjà remontée contre ses dirigeants de l’autre.
La diplomatie marocaine est consciente de cet état de fait et ne permettra nullement à nos adversaires d’atteindre cet objectif. Aussi la décision de retrait de la zone tampon à Guergarate a-t-elle été unanimement saluée par les grandes capitales. Paris, Madrid et Washington, mais aussi New York (Nations Unies) ont loué la vision marocaine, ce qui a excité la colère des généraux d’Alger. Ils persistent et signent en obligeant le Polisario, qui s’apprêtait à quitter Guergarate, à y rester tout en multipliant les provocations à l’égard du Maroc. Notre diplomatie doit tenir bon et rester vigilante face à un régime désespéré qui ne sait plus à quel saint se vouer pour affronter la pire crise économique de son histoire. C’est aujourd’hui un fait: géographiquement parlant, ce voisin est bien là et il faut faire avec. Il a toujours été problématique, ingrat et n’a jamais initié de solutions. Non seulement il a économiquement enterré l’UMA, mais il se débat aujourd’hui pour contrer la démarche du Maroc qui veut insuffler une dynamique pérenne aux partenariats Sud-Sud en vue d’un co-développement effectif.