Juges & parties
Les autorités de Rabat sont prises dans un scandale financier de grosse facture. C’est en tout cas ce qui a été largement relayé par la presse nationale. Il serait question de deux marchés publics portant sur 500 MDH «octroyés à deux entreprises par des méthodes pour le moins suspicieuses», selon les propos des conseillers communaux. Ces derniers pointent du doigt le wali de la Région Rabat-Salé-Kénitra et déclarent détenir des preuves que lesdits marchés ont été passés à deux entreprises appartenant à deux présidents de région… tous deux PAMistes ! Les faits ayant été exposés, que faut-il en déduire ? D’abord, il est primordial que le wali en question organise une conférence de presse pour se défendre. À défaut -et c’est le cas jusqu’à maintenant- l’opinion publique appréhenderait les propos des conseillers comme seule vérité, et là, il y a problème, car la Constitution évoque expressément le principe de reddition des comptes. Dans pareil cas, plusieurs institutions doivent se manifester, chacune dans son périmètre d’intervention. Le ministère de l’Intérieur, celui de la Justice -via le parquet- et la Cour des comptes. Il s’agit des deniers publics et de graves accusations jetées sur la scène publique. Il faut qu’on sache si oui ou non ces 500 MDH ont emprunté la filière décrite ci-dessus. Feindre de regarder ailleurs serait une insulte faite aux Marocains et un coup dur porté au climat des affaires. Notre pays, en quête d’investissements nationaux et internationaux, n’a pas besoin de ce genre de pratiques qui plombent la confiance. Voilà une affaire à suivre pour voir à quel point l’État est engagé dans la voie de la moralisation de la gouvernance. Wait and see !