Investissements publics : Une nouvelle approche de gestion des projets

Études préalables, critères de sélection unifiés, évaluation de leur impact… Le gouvernement est en passe de revoir de fond en comble la planification et la gestion des projets d’investissements publics.
Les projets d’investissements publics inscrits dans le cadre du projet de loi des Finances 2017 seront passés au peigne fin avant leur lancement. C’est en tout cas ce que promet l’Exécutif qui est en passe de revoir de fond en comble la procédure de planification, de sélection et de mise en œuvre de ces projets. «À partir de 2017, une nouvelle approche dans la gestion des projets d’investissements sera adoptée et mise en œuvre. Cette approche est fondée sur la mise en place des critères unifiés pour la sélection des projets, le suivi de leur réalisation et l’évaluation de leur impact», apprend-on de la note sur la répartition régionale des investissements publics. Deux dimensions seront prises en compte.
Primo, la nécessité de disposer d’études préalables des projets d’investissements déterminant de manière scientifique et pertinente le rendement économique et social, le coût, la durée de réalisation et les moyens de financement desdits projets. Et secundo, le degré de concordance avec les stratégies sectorielles et la disposition des mécanismes et des structures de suivi des réalisations et d’évaluation de l’impact sur le quotidien des citoyens. «C’est dans ce contexte qu’une banque intégrée des projets d’investissements sera élaborée, renseignant sur les sources de financement pluriannuel desdits projets, leur répartition régionale et sur leur impact économique et social moyennant des indicateurs chiffrés», précise le document qui accompagne le projet de loi de Finances 2017.
Effort continu
Le gouvernement veut ainsi verrouiller le processus de lancement des nouveaux projets afin d’en tirer les meilleurs résultats. Les efforts déployés ces dernières années pour dégager des marges budgétaires en faveur de l’investissement témoignent de la volonté du gouvernement de faire de ce vecteur un véritable levier de croissance. Le montant global des investissements publics est en effet passé de 167,3 MMDH à 190 MMDH sur la période 2011-2017, soit une augmentation de l’ordre de 13,6% ou de 22,7 MMDH. Les crédits d’investissement au titre du budget général se sont inscrits dans une tendance nettement haussière, passant de 53,9 MMDH en 2011 pour atteindre 63,6 MMDH en 2017, soit une progression d’environ 18% ou de 9,7 MMDH.
De leur côté, les établissements et entreprises publics ont gardé un niveau d’investissement élevé sur la même période qui a atteint 107 MMDH en 2017. L’accent a été mis également sur l’accélération du rythme d’exécution des investissements publics et l’assainissement des reports. En effet, le taux d’exécution des crédits d’investissement du Budget général est passé de 59,3% en 2012 à 71,07% en 2015. La même tendance se poursuit en 2016, avec un taux d’exécution qui, à fin juillet, a atteint 44,19%. En outre, l’effort d’assainissement des reports a permis de réduire leur volume de 21 MMDH en 2013 à 16 MMDH en 2016 (selon la situation provisoire d’exécution de la Loi des finances 2016 au mois de septembre).
L’intensification de l’investissement public a permis d’impulser une nouvelle dynamique des territoires et a constitué un levier important pour drainer l’investissement privé dans les régions, notamment dans les secteurs agricole et industriel. À titre d’illustration, les investissements directs étrangers (IDE) ont été multipliés par 10 entre 2008 et 2014 et de grands investisseurs ont été attirés, notamment Renault, PSA Peugeot Citroën et Bombardier, avec un effet important sur les exportations et l’emploi.