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Ligne de précaution et de liquidité : 3,47 milliards de dollars pour le Maroc

Le Conseil d’administration du FMI vient d’approuver un accord portant sur 3,47 milliards de dollars en faveur du Maroc au titre de la Ligne de précaution et de liquidité (LPL). C’est la troisième ligne accordée au Maroc depuis 2012 en vue de l’accompagner à mener à terme certaines réformes structurelles tout en assurant une couverture pour les risques exogènes.

Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé, le vendredi dernier, un accord de deux ans en faveur du Maroc au titre de la ligne de précaution et de liquidité (LPL) pour un montant de 3,47 milliards de dollars soit 2,504 milliards de DTS ou 280% de la quote-part du Maroc. L’accès à cette nouvelle ligne, la 3e du genre depuis 2012, pendant la première année sera équivalente à 1,73 milliard de dollars. «Durant ces dernières années, les autorités marocaines ont réussi à atténuer les facteurs de vulnérabilité budgétaires et extérieurs et elles ont mis en œuvre des réformes cruciales avec l’appui de deux accords successifs de 24 mois au titre de la LPL», a estimé le FMI avant d’ajouter que le nouvel accord fournira au Maroc une assurance utile contre les chocs exogènes à l’heure où «les autorités mènent leur programme de réformes destiné à renforcer davantage la résilience de l’économie et à promouvoir une croissance économique plus forte et plus inclusive». Comme pour les deux dernières lignes, le FMI a fait savoir que les autorités marocaines entendent traiter cet accord comme un dispositif de précaution, et «qu’elles n’avaient pas l’intention d’effectuer de tirages au titre de la LPL, à moins que le Maroc n’accuse de véritables besoins de balance des paiements à la suite d’une dégradation prononcée de la conjoncture extérieure».

Satisfecit
La reconduction de la LPL n’est vraiment pas une surprise depuis que le gouvernement a annoncé sa décision d’avoir recours encore à cet instrument financier mis en place par le FMI en 2011. L’économie marocaine se porte en effet beaucoup mieux qu’en 2012, année durant laquelle le premier accord avec le Maroc au titre de la LPL, a été octroyé par le FMI pour quelque 6,21 milliards de dollars au moment de l’approbation. Le deuxième accord de 24 mois a, également, été approuvé le 28 juillet 2014 pour un montant de 5 milliards de dollars. «Malgré une conjoncture mondiale et régionale difficile, le Maroc a considérablement avancé dans la réduction des vulnérabilités budgétaires et extérieures et dans la gestion des défis à moyen terme, en s’appuyant sur les deux accords successifs au titre de la ligne de précaution et de liquidité (LPL)», a souligné le directeur général adjoint du FMI et président du conseil par intérim, Mitsuhiro Furusawa, à l’issue des délibérations du Conseil d’administration sur le Maroc du vendredi dernier. Les déséquilibres extérieurs ont sensiblement diminué et l’assainissement budgétaire a progressé, tandis que les moyens d’action et le dispositif institutionnel ont été renforcés, y compris l’application de la nouvelle loi organique des finances, à l’adoption de la réforme des retraites de la fonction publique et aux constantes améliorations apportées à la supervision du secteur financier. «L’économie se heurte toutefois à des risques baissiers considérables», a toutefois tempéré le directeur général adjoint du FMI qui a cité, entre autres, la montée des risques géopolitiques et sécuritaires, un ralentissement persistant de la croissance chez les principaux partenaires commerciaux ou une plus grande volatilité de la situation financière mondiale. Ces facteurs à risque «pourraient porter durement atteinte à l’économie par le biais d’une montée des prix du pétrole, de perturbations des recettes d’exportation et du tourisme et des flux d’envois de fonds et de capitaux ou d’un renchérissement des coûts d’emprunt». Ainsi, c’est en tenant compte de ce contexte que les deux parties ont convenu de continuer leur coopération avec le renouvellement de la LPL, laquelle pourrait apporter une assurance précieuse contre les risques exogènes et accompagner les politiques économiques des autorités marocaines.

Réformes prioritaires
«Les autorités sont déterminées à atténuer davantage les vulnérabilités budgétaires et extérieures, tout en consolidant les bases d’une croissance plus forte et plus inclusive», lit-on dans le communiqué de presse du FMI qui donne quelques pistes des défis prioritaires pour le Maroc. Ainsi, sur la base des acquis de ces dernières années, l’institution relève que la poursuite de l’assainissement budgétaire devrait se baser à la fois sur la maîtrise continue des dépenses et sur l’approfondissement des réformes fiscales. De même, la mise en œuvre, sans délai, de la réforme des retraites de la fonction publique et une décentralisation budgétaire prudente contribueront à préserver la viabilité des finances publiques. Le FMI note également que l’adoption de la loi amendée sur la Banque centrale et la poursuite de la mise en application des recommandations du Programme d’évaluation du secteur financier (PESF) renforceront davantage le dispositif de politiques du secteur financier. Les autorités devraient aussi faire avancer leur plan de transition vers un régime de ciblage de l’inflation et un assouplissement du régime de change, ce qui contribuera à préserver la compétitivité et à renforcer la capacité de l’économie à absorber les chocs. «La poursuite des réformes, destinées à améliorer le climat des affaires, la compétitivité et les politiques du marché du travail, sera essentielle pour relever la croissance potentielle, réduire le chômage qui ne cesse d’être élevé, particulièrement chez les jeunes, et accroître la participation des femmes à la population active», a conclu le FMI.  



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