Gouvernance, inclusion, modernité : la Confédération patronale ajuste ses fondations

Réunie à Casablanca le 15 mai 2025, la Confédération générale des entreprises du Maroc a approuvé plusieurs réformes statutaires lors de ses assemblées générales ordinaire et extraordinaire. Ces mesures concernent, notamment, les modalités de convocation, la composition des instances, la gestion des vacances de pouvoir et l’encadrement des mandats.
La Confédération patronale franchit un nouveau pas dans sa mue institutionnelle. En réunissant ses assemblées générales ordinaire et extraordinaire, le 15 mai à Casablanca, la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) a validé une série de révisions statutaires, traduisant une volonté de moderniser ses structures, d’élargir sa représentativité et de renforcer sa résilience institutionnelle.
Première mesure : l’abandon des convocations par voie postale au profit du courrier électronique. Une transition naturelle vers le numérique, qui reflète une ambition de fluidifier les processus internes et de gagner en efficacité. Autre changement : l’introduction de dispositions pour pallier un éventuel vide à la tête de l’organisation.
En cas d’absence simultanée du président et du vice-président général, c’est la direction générale déléguée qui pourra prendre la main, à la demande d’un cinquième des membres du conseil d’administration.
Gouvernance renforcée
Une autre décision concerne l’élargissement du conseil d’administration à deux jeunes chefs d’entreprise innovantes de moins de 35 ans. Une bouffée d’oxygène générationnelle et un signal fort envers la jeunesse entrepreneuriale du pays.
Dans la même logique d’ouverture, la réforme donne davantage de poids aux territoires et aux secteurs. Les présidents des CGEM régionales et des fédérations sectorielles accèdent désormais au Bureau du conseil d’administration. La réforme introduit également une réponse aux éventuelles crises de gouvernance. Les attributions des assemblées ont été précisées : il est désormais établi que l’Assemblée générale ordinaire (AGO) ne peut procéder à l’élection de la présidence, une prérogative réservée à l’Assemblée générale élective (AGE).
En cas de vacance simultanée du président et du vice-président général, la direction générale déléguée pourra convoquer le conseil d’administration, sur demande d’au moins un cinquième de ses membres. Par ailleurs, le cumul des mandats se voit aussi limité.
En effet, une nouvelle règle de gouvernance a été introduite pour limiter le cumul des mandats entre les présidences des fédérations sectorielles statutaires (internes et externes), les présidences des CGEM régions et la présidence de la CGEM.
Ajoutons-y le renforcement des règles de présence aux organes de gouvernance, dans le sens où les membres du Conseil d’administration (CA) et du Conseil national des entreprises (CNE) devront désormais être à jour de leurs cotisations pour participer aux réunions.
En parallèle, la CGEM a tranché une question sensible : celle de l’écriture inclusive. Son abandon dans les textes internes, au nom de la lisibilité et suivant les recommandations de l’Académie française, suscite débat. Mais la confédération tient à rassurer : cette décision ne remet pas en cause son engagement pour la parité.
H.K. / Les Inspirations ÉCO