Edito. Sauver la jeunesse
Le recul du chômage est toujours une bonne nouvelle, en particulier dans un contexte économique mondial toujours aussi incertain. Avec un taux qui baisse légèrement, de 13,7% à 13,3%, entre les premiers trimestres 2024 et 2025, le marché du travail semble avoir rompu avec la trajectoire haussière empruntée l’an dernier.
Bien que modeste, cette évolution n’en est pas moins appréciable, reflétant les efforts conjoints du gouvernement, du secteur privé et des porteurs de projets pour stimuler l’activité et créer des opportunités d’emploi. Les programmes gouvernementaux, mis en œuvre à cet effet, ont sans doute contribué à cette amélioration globale.
Le recul du chômage dans les villes, comme dans certaines catégories d’âge ou de diplôme, témoigne d’un mouvement positif. Même le taux de chômage des diplômés, souvent pointé du doigt, s’allège légèrement. C’est là le signe que les dispositifs de mise en relation entre l’offre et la demande commencent à produire leurs effets ! Ceci dit, cette baisse globale masque toujours des disparités notables. Car dans le même temps, le chômage des jeunes de 15 à 24 ans progresse, atteignant un inquiétant taux de 37,7%.
Cette réalité confirme une amère vérité qui est que la croissance ne profite pas à tout le monde de la même manière. La jeunesse, qui devrait être un moteur économique et un levier d’innovation, demeure en grande partie à l’écart du marché du travail formel.
Il est impératif que les prochaines politiques de l’emploi accordent une place encore plus centrale à l’insertion des jeunes, à l’orientation efficace des formations vers les secteurs porteurs ainsi qu’à la valorisation des compétences émergentes, notamment dans le digital, les énergies renouvelables, ou encore l’économie verte. Il ne s’agit donc pas de minorer les progrès réalisés, mais de ne pas perdre de vue les écarts qui subsistent.
Le recul du chômage est un signal encourageant, mais il appelle à une action renforcée et ciblée pour que cette dynamique bénéficie à tous, et en priorité à ceux qui en ont le plus besoin, les jeunes.
Moulay Ahmed Belghiti / Les Inspirations ÉCO
