Développement des secteurs industriels : le ministère annule son assistance technique

Un appel d’offres international ayant pour objet d’accompagner le ministère de l’Industrie et du Commerce dans sa nouvelle stratégie industrielle a été annulé. Le motif en est la modification des exigences techniques, une réévaluation des missions prévues ayant mis en évidence la nécessité d’introduire de nouveaux critères et modalités d’exécution non prévus dans le marché initial.
Le ministère de l’Industrie et du Commerce, qui s’apprête à lancer sa nouvelle stratégie industrielle couvrant la période 2025-2030, vient d’annuler l’appel d’offres international qu’il avait lancé dans le cadre d’une assistance technique pour le développement des secteurs industriels.
Pour rappel, le budget relatif à cet appel d’offres s’élève à 4,9 MDH. Cette annulation intervient après un report préalable intervenu suite à la publication d’un avis rectificatif et de report. En cause, la modification fondamentale des données techniques des prestations objet de cet appel d’offres.
En effet, une réévaluation des missions relatives à l’assistance technique sollicitée a mis en évidence la nécessité d’introduire de nouveaux critères et modalités d’exécution non prévus dans le marché initial.
Afin d’intégrer ces changements, il était devenu impératif de relancer la procédure avec un cahier des prescriptions spéciales (CPS) et un règlement de consultation (RC) actualisés. Le marché sera donc relancé après l’introduction de ces nouveaux éléments.
Une équipe d’experts pluridisciplinaire
L’objectif de cette assistance est de mettre à disposition du ministère une équipe d’experts pluridisciplinaire à même de l’accompagner dans plusieurs axes d’intervention. Il s’agit, notamment, du développement et du renforcement des écosystèmes industriels tout en favorisant l’intégration locale.
Le but recherché est aussi de répondre aux besoins spécifiques des projets industriels, en particulier dans le cadre des écosystèmes industriels et de l’élaboration d’une banque de projets d’innovation technologique. Celle-ci devra être développée dans le cadre du renforcement des chaînes de valeur et de la mise en place d’un programme dédié à la promotion de la décarbonation et de l’efficacité hydrique dans les écosystèmes et activités industriels variés.
À cela s’ajoute une assistance technique des services déconcentrés du ministère pour une meilleure déclinaison des domaines précités au niveau régional. Cette nouvelle feuille de route a d’ailleurs fait l’objet d’une tournée dans l’ensemble des régions du Royaume. Des rencontres ont également été tenues avec les acteurs publics et privés.
À noter que les enjeux de cette stratégie ont été au cœur des discussions de la seconde édition de la Journaée nationale de l’industrie (JNI), qui s’est tenue le 16 octobre 2024 à Ben Guérir. Une rencontre qui a été couronnée par la publication du White paper de cette deuxième édition par la CGEM.
Le White paper de la CGEM : accroître la souveraineté industrielle
Ce document livre une série de recommandations pour accroître la souveraineté industrielle du pays à travers la réduction de la dépendance aux importations de matières premières, articulées autour de sept axes stratégiques : le renforcement des infrastructures et des écosystèmes industriels ; l’innovation et la digitalisation ; la transition énergétique et l’économie circulaire ; la simplification de l’environnement des affaires ; l’ancrage territorial et l’inclusion régionale.
Aujourd’hui, l’industrie pèse quelque 12% des emplois du pays avec 13.000 entreprises et environ 1,3 million d’emplois. En effet, sur les dix dernières années, tous les secteurs industriels ont connu une dynamique de création nette d’emplois formels.
Ainsi, entre 2013 et 2023, ce sont près de 400.000 emplois formels nets qui ont été créés. Ces emplois ont été portés par tous les secteurs, en particulier l’Automobile, le Textile et l’Agroalimentaire. Il faut rappeler qu’un emploi dans l’industrie génère un à quatre emplois indirects.
La réduction de l’inactivité et du chômage au Maroc passe donc nécessairement par l’Industrie. Les entreprises industrielles génèrent un chiffre d’affaires de 816 MMDH, dont 370 milliards d’exportations. La diversité sectorielle du tissu industriel national comprend aussi bien des grandes entreprises que des PME, lesquelles constituent le socle de la chaîne de valeur et favorisent la résilience économique du pays.
Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO