Monde

Union européenne : le réarmement, aux antipodes des objectifs environnementaux

Une étude du groupe spécialiste de la comptabilité carbone Greenly relève une contradiction croissante de la dynamique de réarmement de l’Europe avec les objectifs de réduction de CO2.

Les efforts de réarmement de l’Europe sont déployés en “contradiction” avec les objectifs environnementaux de l’Union Européenne (UE), notamment les objectifs de réduction des émissions de CO2, selon une étude du groupe spécialiste de la comptabilité carbone Greenly, publiée jeudi. Greenly dénonce une «contradiction croissante» des États européens, qui «renforcent leurs engagements climatiques, tout en augmentant massivement leurs dépenses militaires, sans que ces dernières soient intégrées aux objectifs de réduction».

Face aux tensions géopolitiques actuelles, les pays européens se sont engagés à renforcer leur défense, avec notamment le plan «ReArm Europe», destiné à mobiliser 800 milliards d’euros et qui représente 150 Mt de CO2 (mégatonnes ou millions de tonnes de dioxyde de carbone) émis, soit l’équivalent des émissions annuelles des Pays-Bas, relève l’étude.

Ces investissements militaires génèrent «une empreinte carbone croissante, pourtant absente des bilans climatiques nationaux», souligne Greenly, rappelant que pour cause de sécurité nationale, les accords internationaux tels que le Protocole de Kyoto ou l’Accord de Paris n’obligent pas le reporting des émissions militaires. Résultat : des données incomplètes, rendant les politiques climatiques inefficaces, selon le groupe.

En 2024, les dépenses militaires de l’Otan s’élèvent à 1.470 milliards de dollars, soit 256 millions de tonnes de CO2e (équivalent dioxyde de carbone) estimées, soit cinq fois les émissions annuelles de la Grèce en 2023 (51,67 Mt de CO2e), estime-t-on.

Par ailleurs, la fabrication de matériel militaire engendre également des émissions. À titre d’exemple, un avion de chasse F-35, commandé par plusieurs pays européens, émet environ 15 tonnes de CO2e par heure de vol, soit l’équivalent des émissions annuelles de gaz à effet de serre de deux Français (9,8 tCO2e/an), poursuit l’étude.

«Sans réforme significative, l’Europe risque de s’enfermer dans un modèle à fortes émissions pour les décennies à venir», alerte Alexis Normand, PDG et cofondateur de Greenly, notant que les niveaux de gaz à effet de serre continuent d’augmenter «alors qu’ils devraient déjà diminuer pour éviter le pire des scénarios de réchauffement de la planète».

Sami Nemli avec agences / Les Inspirations ÉCO



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