Maroc

Fès-Meknès/PDR 2022-2027 : le Conseil de la région lance une troisième vague de projets de développement

Fès-Meknès accélère son développement avec une troisième vague de 71 projets, approuvés lors de l’assemblée générale du Conseil régional. Le budget 2025, stable à 903,4 millions de dirhams, suscite toutefois des inquiétudes quant à sa capacité à financer les ambitions de la région, notamment dans la perspective des grands événements sportifs à venir.

Le Conseil de la région Fès-Meknès poursuit la concrétisation de son Programme de développement régional (PDR) 2022-2027 avec le lancement d’une troisième vague de projets. Lors de son assemblée générale ordinaire tenue cette semaine, le conseil a approuvé 45 conventions portant sur la réalisation de 71 nouveaux projets, couvrant des domaines aussi variés que l’économie, le social, la culture, l’environnement et l’emploi. Cette nouvelle vague de projets s’inscrit dans la continuité des efforts déjà engagés, avec 166 conventions et 234 projets approuvés lors des sessions précédentes.

L’assemblée a également été l’occasion d’adopter le budget de la région pour l’année 2025, d’un montant de 903,4 millions de dirhams (MDH), un montant qui a suscité des interrogations chez certains membres du conseil, compte tenu des besoins importants de la région. Lors de son intervention, le président du Conseil de la région, Abdelouahed El Ansari, a mis en avant la méthodologie rigoureuse adoptée pour l’élaboration de ces conventions.

Trois fondements pour des conventions performantes
Le président a souligné que la préparation des conventions s’est appuyée sur trois piliers fondamentaux. Premièrement, les enseignements tirés des expériences de contractualisation passées ont été intégrés pour optimiser l’efficacité des nouvelles conventions.

Deuxièmement, les propositions des parties prenantes, recueillies lors des réunions dédiées à chaque convention, ont été prises en compte pour garantir une meilleure appropriation des projets. Enfin, les conventions ont été conçues de manière à être complètes, détaillées et précises, tout en offrant une certaine flexibilité lors de la phase d’exécution grâce à des missions élargies confiées aux instances de gouvernance.

Stimuler le développement économique et l’emploi
La région Fès-Meknès mise sur plusieurs initiatives pour dynamiser son économie et créer des emplois. Parmi les projets phares, on retrouve la réalisation de la deuxième tranche du programme régional de création de zones d’activités et de métiers de l’automobile, la création de zones industrielles à proximité de l’aéroport Fès-Saïs et dans la province de Moulay Yaacoub, ainsi que la mise en place d’un fonds régional pour l’immobilier.

Le développement de l’artisanat est également une priorité, avec notamment, la réalisation d’une station de traitement des argiles à Fès et Meknès, et la création d’une cité de la mode et du textile dans la capitale spirituelle.

La réhabilitation de l’hôtel Moulay Yaacoub et l’aménagement du site touristique de Tazzeka visent à renforcer l’attractivité touristique de la région. Le développement de l’artisanat est également une priorité, avec la mise en place d’une station de traitement des argiles à Fès et Meknès, et la création d’une cité de la mode et du textile à Fès.

Protéger l’environnement, moderniser les infrastructures et investir dans le capital humain
Plusieurs projets ont été approuvés pour la protection de l’environnement et la gestion durable des ressources. Il s’agit notamment du renforcement du réseau de surveillance de la qualité de l’air, la protection contre les incendies de forêt, la gestion des catastrophes naturelles, l’étude et l’extraction des eaux souterraines, ainsi que la protection et la mise en valeur des berges de l’Oued Ain Cheggag.

La modernisation des infrastructures est un enjeu majeur, avec des projets comme la construction d’une gare routière à Fès, la réhabilitation des marchés de gros, et la construction du marché central d’Ifrane. Le secteur agricole est également soutenu, avec le soutien aux jeunes entreprises du secteur, la modernisation des abattoirs et la réhabilitation des petits et moyens périmètres irrigués.

Enfin, la région s’engage pour l’inclusion sociale et la cohésion territoriale avec des projets concernant l’intégration économique des femmes en situation difficile, la création et la réhabilitation de centres de services sociaux ainsi que la construction d’une usine d’apprentissage pour la Cité des métiers et des compétences.

L’emploi et la formation sont également des priorités, avec le soutien à l’emploi à travers le programme «Ana Moukawil», la promotion de l’emploi et le rapprochement des services, la création de centres de programmation et de codage informatique à Meknès et Taza, ainsi que le soutien à la formation initiale dans les métiers de la bijouterie et du verre, et le soutien aux stagiaires et aux artisans dans le secteur de l’artisanat.

Un budget 2025 stable, axé sur l’investissement
Lors de cette session, le président de la région a présenté un projet de budget 2025 qui s’élève à 903,4 MDH, un montant identique à celui de l’année précédente et conforme aux prévisions des années 2026 et 2027. Élaboré, selon lui, en conformité avec les dispositions légales et réglementaires, ce budget se répartit entre les dépenses de fonctionnement (184,5 MDH, soit 20% du total) et les dépenses d’investissement (718,9 MDH, soit 80%). Les priorités d’investissement concernent principalement l’approvisionnement en eau potable, l’aménagement des routes, la santé et le soutien à l’investissement.

Un budget jugé insuffisant face aux enjeux et aux grands événements sportifs à venir
Malgré cette orientation vers l’investissement, le maintien du budget à un niveau constant a suscité des inquiétudes parmi les membres du Conseil.

Certains élus ont pointé du doigt l’insuffisance des ressources allouées pour faire face aux nombreux défis auxquels la région est confrontée, notamment en matière d’infrastructures, d’emploi et de développement social.

Ils ont également souligné que la région se prépare à accueillir des événements sportifs majeurs dans les années à venir, comme la Coupe d’Afrique des nations et la Coupe du monde de football en 2030. Ces événements nécessitent des investissements importants pour moderniser les infrastructures sportives et touristiques de la région, et certains craignent que le budget actuel ne soit pas à la hauteur de ces enjeux.

Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO


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