Chiens errants. Le ministère de l’Intérieur enregistre des résultats probants
Le Maroc intensifie ses efforts pour maîtriser le phénomène des chiens errants, avec des résultats positifs à fin juillet 2024. Grâce à une stratégie combinant prévention sanitaire, protection animale et sécurité publique, le ministère de l’Intérieur, en collaboration avec diverses collectivités et partenaires, met en place une série d’infrastructures et des programmes de gestion.
Le Maroc continue de progresser dans sa lutte contre le phénomène des chiens errants, avec des résultats prometteurs et une stratégie de gestion holistique. Le bilan actualisé à fin juillet 2024 montre que les efforts du ministère de l’Intérieur, via la Direction générale des collectivités territoriales (DGCT), portent leurs fruits.
Près de 80 millions de dirhams (MDH) ont été alloués au soutien des collectivités territoriales dans la construction et l’équipement de dispensaires animaliers à travers le Royaume. Ces structures, mises en place dans un cadre partenarial et conformes aux normes reconnues, ont été installées dans des villes clés telles qu’Oujda, Tanger, Ifrane, Sidi Slimane, Kénitra, Khémisset, Salé, Rabat, Témara, Béni-Mellal, Agadir, Marrakech et Casablanca. De nouveaux projets similaires sont également en cours d’étude, a annoncé à la MAP Mohammed Roudani, chef de la division de l’Hygiène et des Espaces verts à la direction des Services publics locaux au ministère de l’Intérieur.
Parmi ces infrastructures, le dispensaire de la région Rabat-Salé-Kénitra, situé à Salé, se distingue par sa conformité aux normes internationales de protection animale définies par l’Organisation mondiale de la santé animale. Ce dispensaire utilise un système informatique avancé pour le suivi des animaux tout au long du processus de capture, de traitement et de relâchement, garantissant ainsi une gestion efficace et transparente. Depuis 2019, le ministère de l’Intérieur a intensifié ses efforts pour contenir ce phénomène, combinant des mesures de prévention sanitaire, de sécurité publique et de protection animale.
La méthode «Trap-Neuter-Release» (TNR), déployée dans ces dispensaires, a permis de capturer, stériliser, vacciner contre la rage, puis relâcher des milliers de chiens errants dans leur milieu d’origine. Cette approche non seulement réduit le nombre de chiens errants, mais contribue également à la prévention des maladies, notamment la rage. Les investissements substantiels du ministère visent également à renforcer les capacités des collectivités locales.
À ce jour, près de 70 millions de dirhams ont été investis dans l’acquisition de véhicules spécialisés et de matériel de capture, permettant aux communes de mieux gérer la population animale errante. Cette stratégie comprend aussi la création de 130 Bureaux communaux d’hygiène (BCH) d’ici 2025, avec pour objectif une couverture nationale de 100%, contre seulement 18% en 2018.
En parallèle, le ministère a lancé un partenariat avec l’Institut agronomique et vétérinaire (IAV) Hassan II pour réaliser un recensement précis des chiens errants. Ce recensement, combiné à la distribution de vaccins antirabiques, fait partie d’un effort global visant à renforcer la sécurité sanitaire au Maroc.
En plus de ce partenariat, le ministère consacre annuellement 40 millions de dirhams pour l’acquisition de vaccins et sérums antirabiques auprès de l’Institut Pasteur, qui sont ensuite distribués dans les 556 centres de santé relevant du ministère de la Santé et de la Protection sociale. Ce montant s’ajoute aux 40 millions de dirhams alloués par les communes pour l’achat de ces produits vitaux, assurant ainsi une couverture vaccinale suffisante contre la rage.
En parallèle à ces initiatives, le ministère de l’Intérieur soutient également les collectivités dans la modernisation des infrastructures critiques, telles que les abattoirs de viandes rouges, les souks hebdomadaires et les décharges, qui sont souvent des sources de nutrition pour les animaux errants et contribuent à leur multiplication.
Sur le plan législatif, un projet de décret est en cours d’élaboration pour compléter la loi n° 56.12, qui vise à protéger les citoyens contre les dangers liés aux chiens tout en respectant le bien-être animal. Cette démarche s’inscrit dans une volonté plus large d’améliorer les conditions de vie des citoyens et des animaux dans un cadre respectueux et durable.
En somme, les résultats obtenus à fin juillet 2024 montrent que le Maroc est sur la bonne voie pour maîtriser le phénomène des chiens errants.
Sami Nemli / Les Inspirations ÉCO