Agences et offices des transports : endettés, mais performants !

Au terme du premier trimestre 2025, les résultats financiers communiqués font état de belles hausses du chiffre d’affaires tant chez Autoroutes du Maroc qu’à l’Agence nationale des ports ou à l’Office national des chemins de fer. Mais ces entités publiques doivent malgré tout gérer des dettes colossales.
C’est un premier trimestre plutôt intense qui a été vécu dans le secteur des transports au Maroc. Du moins, au sein des grands offices et agences publiques relevant de ce secteur stratégique. Celui-ci se trouve au cœur du schéma de transformation et de modernisation du Royaume, en perspective des grands rendez-vous sportifs à venir : la CAN 2025 et le Mondial 2030.
Ainsi, à la lecture des différents bilans financiers publiés par ces entités publiques, on se rend compte que le train express de l’investissement a été enclenché, dans un contexte d’amélioration des activités globales, et ce, malgré les dettes lourdes qui impactent leurs performances financières.
Le premier constat qui se dégage, à la lecture des résultats financiers d’Autoroutes du Maroc (ADM), de l’Office national des chemins de fer (ONCF) ou de l’Agence nationale des ports (ANP), c’est que toutes ces structures ont enregistré une hausse de leurs activités. Des performances qui rejoignent celles d’un autre acteur, actif dans l’aérien, à savoir l’Office national des aéroports (ONDA).
Ce dernier est également engagé dans un vaste chantier de modernisation des plateformes aéroportuaires du pays, en perspectives toujours du Mondial 2030.
ADM accélère
En ce qui concerne ADM, les résultats financiers publiés à l’issue du premier trimestre font ressortir une hausse de 9% du chiffre d’affaires (CA). À fin mars, le CA consolidé d’ADM s’élève à 1,3 MMDH.
«Cette performance s’inscrit en hausse par rapport au 1,195 million de dirhams enregistré au premier trimestre 2024», commente l’entreprise publique.
Cette évolution résulte de deux dynamiques complémentaires. D’abord, une amélioration de 11% du CA lié à l’exploitation, portée par la croissance continue du trafic autoroutier et le renforcement des services aux usagers. Ensuite, une progression de 3% du CA relatif à la construction, traduisant l’accélération et la montée en charge des projets d’infrastructure.
D’ailleurs, en parlant de projets, il faut noter que les investissements bruts engagés au cours du trimestre s’élèvent à 355 MDH, contre 345 MDH un an plus tôt, soit une progression de 3%. Ils portent principalement sur le projet Tit Mellil–Berrechid et les Nœuds Sidi Maarouf et Ain Harrouda.
Par ailleurs, il faut noter que la dette consolidée d’ADM enregistre une baisse de 3% pour s’établir à 33 MMDH à fin T1 – 2025.
Ça roule pour l’ONCF !
Pour sa part, l’ONCF fait également part du «maintien de la trajectoire de croissance du CA» au terme des trois premiers mois de l’année. Le CA atteint en effet 1,1 MMDH, en hausse de 8% par rapport au premier trimestre 2024. Ce résultat est «porté par la performance soutenue des activités voyageurs, fret et phosphates», indique l’Office.
Dans le détail, on apprend ainsi que l’activité Voyageurs confirme sa robustesse, avec plus de 12,58 millions de passagers transportés au T1 – 2025, générant ainsi des recettes de l’ordre de 622 MDH (+6% vs T1 – 2024).
Par ailleurs, en ce qui concerne le TGV Al Boraq, en sa septième année d’exploitation, il «consolide sa position en tant que levier de croissance pour l’ONCF, en affichant d’excellentes performances commerciales, avec un CA de 169 MDH (+6% vs T1 – 2024)», se félicite l’Office.
«Ces résultats confortent un modèle économique désormais éprouvé, dont l’impact et la portée socio-économique ne sont plus à démontrer», poursuit l’ONCF, malgré sa dette qui se chiffre à 44 MMDH.
Pour rappel, l’ONCF a récemment conclu des marchés d’acquisition de 168 rames nouvelle génération, pour un investissement estimé à près de 29 MMDH, destinées à accompagner le développement du réseau à horizon 2030.
Performances portuaires
Loin des routes et des chemins de fer, l’Agence nationale des ports (ANP) fait également le point sur l’évolution de l’activité portuaire.
Ainsi, sur le plan financier, son CA consolidé à fin mars 2025 atteint 739 MDH, en hausse de 4,5% par rapport à la même période de l’année 2024. Quant aux investissements réalisés par l’Agence, au titre du premier trimestre, ils se sont élevés à 74 MDH, s’inscrivant toutefois en baisse par rapport à ceux réalisés durant la même période de l’année précédente. Quant à l’endettement, il se chiffre à plus de 6,2 MMDH.
Cela dit, il faut noter que l’activité des ports gérés par l’ANP a atteint un niveau du trafic de près de 23 millions de tonnes au premier trimestre dernier, en progression de 4,1% par rapport à la même période de l’année 2024 (+1 million de tonnes environ). Ce qui augure d’une très belle année 2025 dans la consolidation des performances de l’activité portuaire.
Résultats financiers : en attendant l’ONDA
Contrairement aux autres entités citées plus haut, l’ONDA n’a pas encore communiqué ses chiffres pour le premier trimestre 2025. Et pour cause, cet office n’est pas côté en bourse. Il faut se rappeler cependant qu’il avait publié, début avril dernier, ses résultats financiers pour l’année écoulée.
L’ONDA se réjouissait à cette occasion que 2024 ait confirmé sa robustesse financière, avec des indicateurs en forte croissance. Le chiffre d’affaires de l’Office a atteint plus de 5,4 MMDH, soit +14% par rapport à 2023.
Le résultat d’exploitation a, quant à lui, progressé de 34%, à 1,9 MMDH. Ces performances ont amélioré la capacité d’autofinancement de l’ONDA, laquelle a atteint 2,1 MMDH, en hausse de 8 %.
Abdellah Benahmed / Les Inspirations ÉCO