Liquidité bancaire : le déficit s’allège
La semaine dernière a été marquée par une amélioration de la liquidité bancaire, une activité modérée sur le marché primaire et une tendance baissière sur le marché secondaire. Les prévisions indiquent une poursuite des interventions de Bank Al-Maghrib sur le marché monétaire et une accalmie relative sur le marché obligataire.
Au cours de la semaine passée, le marché monétaire a observé une amélioration notable du déficit de liquidité bancaire. Ce déficit moyen s’est réduit de 6,14%, atteignant -137 milliards de dirhams (MMDH). En effet, BMCE Capital Global Research (BKGR), dans son Fixed Income Weekly, explique que cette amélioration a été accompagnée d’une augmentation des avances à 7 jours de la banque centrale, qui ont progressé de 1,3 MMDH pour se fixer à 60 milliards.
Parallèlement, le solde moyen du système a connu une hausse significative de 59%, atteignant 17,5 milliards. Ces évolutions montrent une tendance favorable à une meilleure gestion des liquidités par les institutions bancaires.
En parallèle, les placements du Trésor ont diminué, enregistrant un encours quotidien maximal de 13 MMDH, contre 22,6 milliards de MAD la semaine précédente. Le taux moyen pondéré (TMP) s’est stabilisé à 2,75%, tandis que le taux du Marché monétaire interbancaire à un jour (MONIA) s’est contracté légèrement à 2,689%. Ces chiffres indiquent une stabilité relative dans les conditions du marché monétaire malgré les fluctuations des placements du Trésor.
Levée du Trésor sur les 13, 52 semaines et 2 ans
Lors de la dernière séance d’adjudication, le Trésor a procédé à des levées sur trois maturités distinctes : 13 semaines, 52 semaines et 2 ans, pour un montant total de 1,9 MMDH. Les taux limites pour ces opérations étaient respectivement de 2,65%, 2,75% et 2,87%. Ces transactions ont entraîné des baisses des taux primaires de 4 points de base (pbs), 2,2 pbs et 4,7 pbs pour chacune des maturités concernées.
Cette tendance montre une volonté du Trésor de sécuriser des financements à des taux plus avantageux dans un contexte de gestion rigoureuse de la dette publique. Les adjudications sur ces différentes lignes reflètent une stratégie diversifiée du Trésor visant à optimiser le coût de financement tout en maintenant une structure de maturité équilibrée. En fixant des taux limites compétitifs, le Trésor s’assure de lever des fonds à des conditions favorables, ce qui est crucial pour la stabilité économique à long terme.
Tendance baissière sur le marché secondaire
Le marché secondaire a affiché une tendance baissière cette semaine, avec des variations des taux oscillant entre -0,9 points de base (pbs) pour les lignes à 20 et 30 ans et -7,6 pbs pour la maturité de 13 semaines. Les taux secondaires pour les principales maturités étaient respectivement de 2,65% pour 13 semaines, 2,68% pour 26 semaines, 2,75% pour 52 semaines, 2,85% pour 2 ans, 3,12% pour 5 ans, 3,51% pour 10 ans, 3,77% pour 15 ans, 4,06% pour 20 ans et 4,65% pour 30 ans.
Cette baisse généralisée des taux secondaires reflète une demande accrue pour les titres à revenu fixe, probablement en réponse aux incertitudes économiques actuelles. Cette tendance baissière pourrait indiquer une anticipation par les investisseurs de conditions économiques plus favorables à l’avenir, ou une réponse à des politiques monétaires accommodantes. La baisse des taux sur le marché secondaire favorise la liquidité et la négociabilité des titres, ce qui peut renforcer la confiance des investisseurs.
Dans le secteur de la dette privée, de nouvelles émissions de certificats de dépôt par CDG Capital ont été enregistrées, réparties comme suit : 2,91% pour une durée de 3 mois, 2,92% pour 4 mois, 2,97% pour 6 mois et 3,00% pour 8 mois. Ces émissions reflètent une diversification des instruments de dette à court terme, offrant aux investisseurs différentes options pour placer leurs liquidités à des taux relativement attractifs.
Prévisions monétaires et obligataires
Pour la période à venir, Bank Al-Maghrib devrait intensifier ses interventions sur le marché monétaire en injectant 60 MMDH sous forme d’avances à 7 jours, contre 58,62 milliards la semaine précédente. Cette injection vise à assurer une liquidité adéquate dans le système bancaire, soutenant ainsi les opérations financières et économiques du pays.
Sur le marché obligataire, les prochaines semaines s’annoncent relativement calmes. Cette prévision est basée sur les importantes levées effectuées depuis le début du mois de juillet, qui totalisent près de 150% du budget annoncé. Cette accalmie permettra probablement de stabiliser les taux et de réduire la pression sur les émetteurs de dettes.
Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO