Logistique, commerce international, PortNet : les API arrivent !
Le Guichet unique national pour la facilitation des procédures du commerce extérieur, PortNet, mène actuellement des réflexions stratégiques sur son interopérabilité avec la communauté portuaire et compte s’appuyer sur la technologie des API (Application Programming Interface) ou interface de programmation d’application pour y parvenir. Pourquoi est-il devenu indispensable aujourd’hui à PortNet de penser ses services comme des API ?
«Les entreprises connectées à l’écosystème portuaire vont pouvoir accélérer davantage leur transition vers le numérique», promet Tarik Maaouni, directeur de l’Organisation et des systèmes d’information à l’Agence nationale des Ports (ANP). Comment cela va être possible ? Par le biais du rôle catalyseur que va jouer PortNet. Selon Youssef Ahouzi, DG de PortNet, la plateforme a entamé une réflexion stratégique par rapport aux cas d’usage futurs du guichet unique et son interopérabilité avec la communauté portuaire.
Dans ce cadre, «les API apparaissent comme une réponse efficace à ces questions stratégiques du futur», explique Youssef Ahouzi, DG de PortNet. Pour réussir ce chantier, le Guichet unique national se fait accompagner par la filiale marocaine d’une agence digitale, et ce, depuis environ deux ans.
« Pour accompagner les grands groupes dans leur transformation digitale, il y a aujourd’hui très peu de transformation qui s’opère sans parler à un moment d’APIsation et d’API», fait valoir Boris Naguet de Saint Vulfran, directeur général de Fabernobel Maroc, filiale marocaine de l’agence d’innovation.
Comme indiqué plus haut, l’agence accompagne de grands groupes dans leur transformation digitale, que ce soit très en amont sur la question stratégique, ou dans la mise en oeuvre technique, notamment en accompagnant le DSI dans ces processus, sur le volet marketing, mais aussi leur ressources humaines dans le cadre de leur transformation.
Plusieurs grands groupes de renom comptent parmi ses références dont notamment le Groupe RATP pour la mise en place de sa plateforme Open Data, ou encore un autre grand groupe français qu’elle a accompagné dans le département R&D et le développement d’un produit permettant de développer ses capacités d’innovation.
À travers l’implémentation de la technologie des API ou interface de programmation d’application, plusieurs secteurs de l’écosystème portuaire, notamment le secteur de la logistique, le commerce international vont être bouleversés. À la clé, les API vont affecter le business model des entreprises du secteur.
Mais aussi le gouvernement digital, dans la mesure où cette technologie devrait énormément aider dans la digitalisation de tous les processus, notamment entre les différentes administrations et les flux entre administrations et citoyens.
Invisibles pour l’utilisateur final non initié, les API le sont de plus en plus souvent dans la stratégie digitale des entreprises. Elles sont partout et même au Maroc, notamment sur les applications bancaires nous permettant de payer les factures d’eau et d’électricité, sur les sites Internet nous permettant de nous connecter via Google ou Facebook Connect ou lorsque nous réalisons des paiements en ligne.
Au-delà de l’amélioration de l’expérience client qu’elles permettent, elles présentent de très nombreux avantages, en interne, comme en externe. En effet, tel que le monde est interconnecté, assurer l’interopérabilité des échanges devient essentiel. Parmi les solutions à exploiter pour assurer ces flux, on cite les API.
Vous avez dit Interface?
Pour Boris Naguet, expert des API, «l’un des gros avantages des API est que les protocoles d’échange d’informations sont normés». Aujourd’hui, toutes les entreprises ont des données générées par leur activité et fonctionnement quotidien.
Avant l’existence des API, lorsqu’il fallait partager des données avec d’autres entreprises, il y avait des opérateurs qui exportaient ces données, par exemple via des tableurs Excel, puis une fois à destination, d’autres opérateurs retraitaient ces données avant leur exploitation. Ce qui sous-entend des tâches manuelles.
«L’API, c’est l’interface qui va pouvoir connecter directement ces entreprises pour que le partage d’informations ou de services entre ces entreprises se fasse directement», explique Naguet.
Le Covid a fait explosé les investissements dans cette technologie
Depuis le déclenchement de la crise sanitaire liée à l’épidémie de Covid-19, début 2020, évènement qui a particulièrement stimulé la digitalisation des entreprises, l’API (acronyme de Application Programming Interface) a tout simplement explosé : plus de 2 milliards de dollars ont été investis dans des entreprises d’API dans le monde en 2020, contre 0,5 million de dollars en 2017.
Modeste Kouamé / Les Inspirations ÉCO
