Youssef Ettazi : les retombées positives de ce projet sur le Grand Agadir
Youssef Ettazi, DG de la RAMSA
La réutilisation des eaux usées épurées pour l’irrigation des espaces verts et des parcours golfiques est enfin opérationnelle. Quelles sont les retombées positives de ce projet sur le Grand Agadir ?
Le projet de réutilisation des eaux épurées pour l’arrosage des espaces verts du Grand Agadir présente avant tout un intérêt environnemental incontestable. En optant pour un traitement poussé des eaux usées et une réutilisation des eaux épurées, le gain de l’amélioration de l’environnement, qui reste difficilement mesurable, est conséquent, notamment en termes de préservation des ressources naturelles superficielles et souterraines du bassin hydraulique de la région du Souss-Massa. Cette dernière souffre d’un déficit hydrique important qui s’est accentué de plus en plus ces dernières années.
En effet, le recours aux eaux épurées, comme ressource d’eau non conventionnelle afin de contribuer à pallier ce déficit du bilan hydrique, permettra de récupérer un volume mobilisable de 12 Mm /an pour l’arrosage d’environ 1.000 ha d’espaces verts. Il va sans dire que l’atteinte de l’objectif de la réutilisation des eaux épurées nécessite obligatoirement la mise en place préalable d’un traitement poussé des eaux usées qui contribue à l’amélioration des conditions environnementales du milieu récepteur, notamment le maintien de la qualité des eaux de baignade de la baie d’Agadir et, par conséquent le maintien de l’attractivité de la destination touristique de notre région.
Qu’en est-il des investissements engagés par la RAMSA afin de concrétiser ce projet ?
Afin de concrétiser ce projet, la RAMSA a engagé des investissements importants (150 MDH) permettant, dans un premier temps, de collecter et de traiter les eaux usées à des stades avancés afin de garantir le respect des normes en vigueur de réutilisation des eaux usées épurées pour l’arrosage des espaces verts. La mise en place de ce projet a été opérée grâce à la réalisation d’un réseau d’adduction et de distribution reliant le site de production au niveau de la station d’épuration Mzar aux différents points de livraison. L’alternative de recours aux eaux non conventionnelles, comme les eaux épurées, a bel et bien franchi le stade opérationnel.
Comment qualifiez-vous le démarrage effectif de ce projet ?
Le démarrage effectif de cette opération, pour la livraison des eaux épurées aux établissements golfiques et aux espaces verts urbains, a été couronné de succès, dans le cadre d’une approche participative avec tous les partenaires locaux, et ce grâce aux orientations et l’appui continu des autorités. Cette référence devra être comptée parmi les leviers du développement durable à challenger. L’implication dans le processus imposé de préservation des ressources hydriques de la région, et l’amélioration des conditions environnementales locales, suscitent la généralisation progressive de telles actions d’économie verte écologiquement durable.
Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO