Maroc

Enseignement supérieur : le Maroc, une immense usine africaine de compétences

Le Maroc est une vraie fabrique de compétences pour les pays africains, d’Asie et du Moyen-Orient. Avec déjà 35.000 diplômés produits par le biais de l’Agence marocaine de coopération internationale, le pays veut accueillir, cette année, plus de 5.000 étudiants boursiers de l’AMCI.

Le Maroc sacrifie à la tradition en accordant, cette année, une centaine de bourses d’études à de jeunes bacheliers sénégalais. Une soixantaine de boursiers, composé essentiellement d’étudiants des écoles de prépa, a débarqué ce vendredi à l’aéroport de Casablanca en provenance de Dakar. Ils ont été accueillis par les représentants de l’Agence marocaine de coopération internationale (AMCI), ceux du corps diplomatique sénégalais dans le royaume ainsi que leurs aînés de l’Union des étudiants sénégalais et stagiaires sénégalais au Maroc (Ugesm). Une grosse journée de paperasse les attend à Rabat à la Cité universitaire internationale (CUI). Les moins chanceux devront prendre le train le jour même pour regagner leurs villes d’accueil, à savoir Tanger, Marrakech ou Agadir…les plus chanceux, quant eux, se verront, en principe, accorder un logement dans la cité même ou dans les autres établissements de la capitale. Le reste du contingent, toujours au Sénégal, ne devrait pas tarder à arriver d’autant plus que l’année universitaire a déjà commençé au Maroc. En gros, ils seront environ 5.000 étudiants étrangers en provenance de plusieurs pays d’Afrique, d’Asie et du Moyen-Orient notamment. Ce chiffre est un record et il n’est pas anodin. «L’année dernière, beaucoup d’étudiants étrangers boursiers n’ont pas pu venir à cause de la Covid-19», nous explique un haut responsable de l’AMCI avant d’ajouter que tous les boursiers retenus dans leurs pays ont pu quand même suivre à distance leurs cours pour l’année universitaire 2020-2021. N’empêche que, selon nos informations, ces derniers ont accusé au moins deux mois de retard sur leurs programmes et, par conséquent, ils sont obligés de se rattraper cette année. Un autre défi de taille les attend également.

Avec cette arrivée massive d’étudiants dans le royaume se pose un gros problème de logement au niveau des cités. C’est d’autant plus compliqué que la capacité d’accueil des établissements a été revue à la baisse de moitié. Crise sanitaire oblige, nous dit-t-on, mais là encore, notre source à l’AMCI rassure, soulignant que si la priorité est accordée aux boursiers de l’année universitaire 2020-2021, des mesures ont été prises devant permettre à tous les étudiants d’étudier dans de bonnes conditions. «Les nouveaux venus ont été informés à l’avance de la situation qui les attendait sur place.

Dans tous les cas, les étrangers ont toujours fait preuve de solidarité entre eux », dira-t-il. Au total, 14.000 apprenants, dont 86% d’étudiants issus de 47 pays africains, ont été inscrits en 2019/2020 dans les universités marocaines par le biais de l’AMCI. Ils étudient dans les plus grands établissements universitaires du royaume dans six filières, à savoir les lettres et sciences humaines, les études économiques, juridiques et de gestion, les études médicales et paramédicales, l’ingénierie, les sciences et techniques, la mise à niveau en langue française et la formation professionnelle. Une grosse charge de travail chapeauté par l’AMCI, laquelle a été créée il y a 35 ans pour contribuer à renforcer la coopération avec les pays africains.

À ce jour, des milliers de lauréats étrangers ont bénéficié d’une formation de l’enseignement supérieur public à travers le canal de l’AMCI. Par ce biais, le Maroc a produit 35.000 diplômes étrangers pour 98 pays sur les 119 États partenaires. Dotée d’une vision globale pour le développement de la coopération Sud-Sud autour de 3 dimensions, à savoir la politique, le culturel ou le cultuel, et l’économie/développement durable humain et durable, l’AMCI, en coordination étroite avec le ministère des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, veut voir plus grand. Dans le cadre de la coopération académique, à l’horizon 2026, il est prévu une extension de la CUI ainsi que la construction de nouvelles cités dans d’autres villes dans le cadre d’un partenariat public-privé. Pour ce qui est de la coopération technique et partage d’expertise, l’AMCI va se doter d’un centre de formation «Morocco Excellence Training Center». Toujours dans ce registre, d’autres projets et initiatives sur la période 2021-2025 sont prévus.

400 étudiants étrangers orientés dans les provinces du sud
Dans la foulée de la grande offensive de la mise en œuvre du modèle de développement des provinces du sud, un modèle intégré couvrant tous les secteurs de développement, économiques, sociaux ou environnementaux, pour la première fois au Maroc, des étudiants étrangers, boursiers de l’Agence marocaine de la Coopération internationale, sont orientés vers les établissements des provinces du Sud. Issus de pays ayant déjà une représentation diplomatique à Lâayoune ou Dakhla, ils sont au nombre de 400. Et ce n’est qu’un début, nous dit-t-on.

Khadim Mbaye / Les Inspirations ÉCO



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