G20. Les exportations cartonnent, mais…
Un nouveau record est enregistré par la valeur du commerce de marchandises du G20 au cours du deuxième trimestre de cette année. Néanmoins, nuance l’OCDE, mais des signes de ralentissement de la croissance apparaissent déjà.
Bonne ou mauvaise nouvelle ? La valeur du commerce de marchandises du G20 s’est envolée vers un nouveau record, au second trimestre de cette année, selon les données de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), publiées mardi.
Toutefois, souligne la même source, quelques signes de ralentissement de la croissance pointent à l’horizon. Ainsi, sur la période concernée, le commerce international de marchandises du G20, mesuré en dollars courants des États-Unis corrigé des variations saisonnières, a atteint un nouveau sommet après les niveaux record déjà enregistrés au premier trimestre 2021.
Dans ce cadre, les exportations et les importations de marchandises du G20 ont augmenté de 4,1% et 6,4% au T2 2021 par rapport au trimestre précédent, montrant un ralentissement par rapport aux taux affichés au T1 2021. Faut-il le rappeler, au cours des trois premiers mois de l’année, ces taux étaient de 8,6% pour les exportations et 8,5% pour les importations.
L’analyse fournie par l’organisation internationale basée à Paris ressort similaire à celle portant sur le trimestre précédent, dans le sens où la hausse des prix des produits de base explique en grande partie cette augmentation, alors que la congestion des transports internationaux et les problèmes d’approvisionnement en semi-conducteurs ont accentué la pression sur le prix des biens échangés.
Croissance tous azimuts
Les économies du G20 qui dépendent des exportations de produits primaires ont connu une forte croissance des exportations au T2 2021, une combinaison de l’augmentation des prix, d’une offre mondiale limitée (par exemple, le cuivre) et d’une forte demande (en particulier de la Chine, du Japon et de la Corée).
Les exportations de l’Australie ont augmenté de 10% au T2 2021, grâce à la hausse des ventes de céréales, de métaux et de charbon. Les exportations brésiliennes ont augmenté de 29,4%, grâce aux minerais de fer et au soja. Les exportations russes ont augmenté de 30,7% au T2 2021, bénéficiant principalement de la hausse des prix de l’énergie. La valeur du commerce de marchandises en Amérique du Nord a atteint un niveau record au T2 2021.
Les exportations du Canada ont augmenté de 4,7%, grâce aux produits énergétiques et forestiers. Les importations ont augmenté de 3,6%, les métaux et les produits pharmaceutiques jouant un rôle important. Le Mexique aussi a enregistré une croissance solide au cours du trimestre, avec des exportations en hausse de 3,3% et des importations en hausse de 5,1%.
Les États-Unis ont enregistré une croissance de 6,8% des exportations au T2 2021, tirée par l’aéronautique, les produits pharmaceutiques et les semi-conducteurs et avec une forte demande du Canada et du Mexique. Les importations ont augmenté de 4,2% au cours du trimestre, avec des importations robustes de téléphones mobiles et malgré des achats de véhicules peu dynamiques.
Aéronautique, agriculture et pharmaceutiques, les catalyseurs !
Les économies européennes du G20 ont vu le commerce international augmenter notamment dans les secteurs de l’aéronautique, des produits agricoles et des produits pharmaceutiques, alimenté en particulier par la demande de la Chine et des États-Unis.
Au T2 2021, l’Union européenne a enregistré une croissance des exportations de 2,8% et des importations de 5,7% (France 1,3% et 2,9%, Allemagne 1,3% et 6,3%, et Italie 4 % et 6,4%). Au Royaume-Uni, les exportations ont augmenté de 12,3% et les importations de 11,3% au T2 2021, un fort rebond après le ralentissement du T1.
La hausse des prix des matières premières a contribué à ce que les importations augmentent plus rapidement que les exportations dans les économies du G20 d’Asie de l’Est au T2 2021. Les exportations du Japon et de la Corée ont augmenté de 2,7% et de 2,2%, tandis que les importations ont augmenté de 7,4% et de 11,8%, respectivement, le commerce des véhicules et des pièces détachées étant à l’origine de cette augmentation, en particulier pour la Corée.
Après la croissance vertigineuse (18,6%) du trimestre précédent, les exportations chinoises ont diminué de 2,5% au T2. Les importations, en revanche, ont continué de croître (+10,9%), les achats de produits agricoles, de métaux et de semi-conducteurs restant importants.
Sami Nemli avec Agence